Toute une journée à tourner en rond chez elle. Clémentine n'en pouvait plus. Elle était en congé après avoir fait une permanence tout le week-end, quant à Elliot, il était à l'école. La belle s'ennuyait et même si elle avait une tonne de cours à bosser, Clem n'en avait pas le courage. Depuis une semaine, son fils ne faisait que réclamer son père. En même temps, cela faisait presque mois qu'il ne l'avait pas vu, ou alors de rares fois via la caméra de l'ordinateur. Ça lui briser littéralement le coeur de le voir ainsi, triste et bougon. Pour la jeune femme, il avait toujours été important qu'Owen fasse partie intégrante de la vie de leur fils, même si au début, il n'était pas pour être père. Vivre sans un de ses parents, la belle ne pouvait l'imaginer. Clémentine finit par s'assoir sur son canapé, prenant sa tête entre ses mains. Elle inspira longuement et finit par prendre ton téléphone portable. Elle savait qu'Owen n'était pas en ville, mais il n'avait donc aucune permission. Elle le détestait souvent d'avoir choisit cette voix, ce métier. Certes, la belle était heureuse pour lui, il avait enfin trouvé sa voix mais ce n'était pas une vie, surtout lorsqu'on est père. Elliot était encore jeune, il ne comprenait pas tout et surtout, pourquoi son père était absent si souvent. La belle finit par appeler le centre militaire en Amérique, afin se savoir s'il était possible de pouvoir joindre au plus vite son ex petit copain. Après une bonne heure passait au bout de fil à attendre et à discuter avec un homme, Clémentine apprit qu'Owen était rentré en Amérique depuis deux bonnes semaines. Pardon ? Elle ne pu s'empêcher d'ouvrir grande la bouche, surprise par cette nouvelle. Il n'avait pas daigné montrer un signe de vie ? Elle n'en croyait pas ses oreilles, non vraiment c'était impossible. Ni de une, ni de deux, Clem sortit de sa maison et prit sa voiture, direction chez son ex. Espérons qu'il ne soit pas chez lui, il allait prendre une sacrée reculée. Clémentine n'était pas le genre de femme à s'énerver facilement, mais lorsqu'il s'agissait de son fils, elle ne savait se contrôler. Owen avait toujours eu le don de la mettre en rogne de toute façon, ce n'était pas nouveau, mais là, il abusait fortement. Il pouvait s'en prendre à elle tant qu'il voulait, mais il n'avait pas le droit d'effacer son fils de sa vie comme ça.

Au bout de dix minutes de route, elle arriva devant chez lui et sortit en furie de sa voiture. La belle avait les mains qui tremblaient et les chevilles qui vacillaient. Elle ne garderait pas son sang froid c'était certain. Il n'avait aucune excuse sur ce coup, aucune. Elle finit par frapper fortement sur sa porte d'entrée, piétinant d'impatience. A peine eut-il le temps d'ouvrir la porte en entier, qu'elle ne put s'empêcher de lui jeter ce regard qu'il ne connaissait que trop bien. La colère. « Alors comme ça, t'es rentré et tu ne dis rien ? Tu sais que tu as un fils ou alors tu l'as déjà oublié ? Parce que lui non ! » On passera les formules de politesse pour aujourd'hui, Clem n'était pas d'humeur à être une bonne fille. Entre les deux, ça avait toujours été comme ça. Des disputes perpétuelles et pourtant une grande affection. Clem l'avait aimé profondément, de tout son être mais à un moment donné, elle avait finit par ne plus pouvoir vivre de cette manière et ressentir un sentiment aussi fort et destructeur. Elle avait eut besoin de stabilité, surtout pour Elliot. Il ne fallait pas se voiler la face, entre Owen et elle, il y aurait toujours ce petit truc qui font qu'ils seront liés à jamais. Alors oui, elle lui criait dessus sans arrêt parce qu'il la mettait hors d'elle, à n'en faire qu'à sa tête. Égoïste. « T'as pas le droit de lui faire ça. Il te réclame depuis des jours, tu ne donnes aucun signe de vie. Il s'inquiète pour toi, il demande sans cesse si son père va rentrer et surtout quand ! Et là, j'apprends que t'es rentré. Tu sais, il voulait te préparer une petite fête pour ton retour ! » La jeune femme pointa son doigt face à lui, comme une sorte de signe de représailles. Bon, ça pouvait être plutôt hilarant à voir, ce petit bout de femme comme ça, qui menace un homme faisant deux fois son poids. Qu'importe, elle s'en fichait. La colère était telle que Clem en était presque toute rouge, au bord de l'explosion. Ses yeux brillaient, elle avait envie de pleurer. Pour Elliot, parce qu'il l'énervait encore. Un tas de choses. « Je te promets Owen, si tu continue comme ça, tu ne reverra plus jamais ton fils ! Pas dans cette situation, ça devient insupportable de le voir tous les jours être triste ! » Clémentine ne lui avait presque pas laissé le temps de parler. De toute façon, il n'avait rien à dire point barre. C'était elle qui parlait, elle qui posait les règles. Il n'avait qu'à se tenir sur le bon chemin et surtout y rester, ne pas dévier.

Pourquoi les choses doivent toujours être compliquées ? On prend des décisions qui affectent à jamais le reste de notre vie. Les regretter, ça arrive, même tout le temps mais on ne peut rien changer, juste vivre avec. Clémentine savait qu'en décidant de devenir maman aussi jeune, rien ne serait plus jamais pareil. Elle devrait faire face chaque jour à cette décision et elle ne regrettait rien. Peut être que si elle n'avait pas eu elliot, elle serait encore dans ses études et n'aurait pas besoin de bosser à côté pour gagner sa vie. Peut être qu'elle serait même encore avec Owen. Peut être. Mais ça, la belle ne pouvait pas le savoir. Quant à son ex, il devait faire face à sa décision aujourd'hui. Certes, le choix de ne pas avorter avait peut être été égoïste en soit, puisqu'elle avait prit la décision seul, mais il devait vivre avec lui aussi et accomplir son rôle de père. Il ne pouvait pas simplement le faire à temps partiel quand ça l'arrangeait. Hors, en ce moment même, Clem avait l'impression que c'était le cas. Il avait été un père admirable jusque là. Elle ne comprenait pas. Non vraiment, c'était hors de son esprit, incompréhensible. Alors, la belle avait débarqué chez lui en furie et n'avait pas cesser une seule seconde de lui crier dessus. Owen n'avait pas eu le temps de sortir un mot et tant mieux dans un sens, il fallait qu'elle sorte tout ce qu'elle pensait quitte à être blessante sur le coup et à ses dernières paroles, la belle s'en mordit la langue. Elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle venait de dire en fait, mais sous la pulsion de la colère, Clem avait finit par le sortir. Et elle vit rapidement dans le regard d'Owen que ça le mettait déjà hors de lui.
La jeune femme inspira longuement, essayant de se calmer quelque peu, la conversation allait tourner en rond sinon. Elle baissa le regard sur ses pieds, déjà honteuse de ses paroles mais il l'avait mérité aussi. Pourquoi ne pas donner de nouvelles ? C'était quoi son problème bordel ? Il finit par enfin sortir une phrase, quelques mots et Clem releva son regard noisette vers lui, fronçant légèrement les sourcils ? Quoi, c'était donc sa question ? Comment le savait-elle ? Alors tout ça devait rester secret. Elle passa sa main dans sa longue chevelure ondulée et finit par détourner le regard derrière Owen, sur son appartement. Elle pouvait déceler au loin un bordel monstre. Owen n'était pas du genre maniaque, mais là, ça friser le n'importe quoi au vue de ce qu'elle pouvait apercevoir. Clémentine finit par avancer vers son ex, le pressant pour qu'il se pousse afin qu'elle entre. « Il t'arrive quoi bordel ? » Elle finit par le pousser légèrement sur le côté afin d'entrer pleinement chez lui et là, elle n'en crut pas ses yeux. C'était le bordel totale, comme si une tornade était passée dans la pièce. La jeune femme fit quelque pas dans le lieu, la bouche légèrement entrouverte et le dos tournait face à Owen.

Au bout de quelques minutes, elle finit par se retourner vers lui, le fixant longuement. Et là, son regard dévia vers sa main prise dans un bout de tissu, ensanglanté. Quoi ? « Mais tu saigne. T'as fait quoi à ta main ? » Là, elle ne comprenait plus rien. Clem était perdue. Que lui était-il arrivé ? Elle finit par avancer vers lui, les yeux toujours tournaient vers sa main. « Tu vas vraiment devoir m'expliquer ce qui t'arrive là. » Elle savait que quelque chose cloché, Clémentine connaissait trop bien Owen à présent. Il ne pouvait rien lui cacher ou presque, et l'inverse était pareil. Presque dix ans qu'ils se connaissaient et ne s'étaient plus quittés. Forcément, tant d'années, on commence à se connaitre et à se reconnaitre et là, la belle ne reconnaissait pas son ex. « Et je savais que tu étais rentré parce que j'ai appelé ta base, ça fait des jours qu'Elliot se connecte sur le pc, attendant ta connexion. J'en avais assez le voir comme ça. » Puis de toute façon, elle n'avait pas besoin de se justifier. Il devait assumer son fils point barre.