TON HISTOIRE Tu n'avais pas le droit, non, non sil te plais ne te défend pas, ferme la, je n'ose meme plus entendre le son de ta putain de voix. Voila, voilà fuis mon regard, fixe le sol avec un air de chien battu collé sur le visage. Mais, bordel, quoi qu'il arrive, quoi que je te dise, ne me regardes pas. Ton titre est a terre, père pathétique, juste un connard mélancolique qui se noie dans sa propre merde depuis que j'ai vu le jour, depuis que mes maigres poumons, encore fragilisés se sont remplis d'un air dont je ne voulais pas.

Je tourne en rond, véritable lion dans sa cage. Je n'est qu'une envie et celle ci est la fuite, le fait de ne pas affronter encore une fois cette violence malsaine contenue sur le bout de tes doigts mais, tu vois papa, un jour je me suis rendu compte que tout ça je ne devais plus le subir. Je ne suis plus cette douce poupée coincée dans ta paume bousillée, comme marquée au fer rouge. Et puis, le poing qui se fracasse sur la table, les mots qu'on crachent avec toute la rancœur et la peur qu'on a pu contenir.

Pourquoi tu trembles ? Pourquoi tu fixes le sol en pleurant ? Non, non ne fais pas ça, je ne vais pas changer d'avis car la pitié que j'ai pu avoir a l'égard de l'épave que tu es devenus n'est plus présente, celle ci est morte en meme temps que mes promesses idiotes, que mes angoisses de gamins coincé dans un coin de la pièce, roulé en boule en attendant le coup de grâce. Non, tu n'avais pas le droit et ne te défend pas la dessus, certaines choses ne sont pas discutables. Je hurle tout ce que mon cœur a pu subir, je hurle a m'en brûler les poumons. Je hurle a en perdre la l'esprit, une bonne fois pour toute.

De quoi t'as peur ? Qu'un coup parte tout seul, comme une vengeance amère ? Mais, tu sais quoi papa ? Moi, je ne suis pas comme ça, moi, je suis libre au moins, autrement qu'a travers une soirée, autrement que face a la sensation d'un verre de trop. Je veux juste qu'on règle nos comptes, que tu la fermes et que tu t'étouffes avec mes paroles, que tu te rendes compte du mal que tu as fais a tout ceux qui n'avaient rien fait. La vie n'a pas été des plus douces avec toi, j'en suis conscient mais, désormais je me rend compte que cette excuse ne marche pas car a travers ta peine, la mienne n'importait plus. Ne suis-je donc rien a tes yeux ? Ne suis-je donc qu'un défouloir de passage ?

Car malgré tout, tu restes la personne la plus importante de ma foutue vie a mes yeux, pour moi, malgré ton air perdu, faible et ignare, tu restes l'homme avec qui j'ai grandit, pauvre fou, pauvre con. Tu restes un père, une figure mais, la vision de héros que tu me devais de m'offrir est chancelante, a terre, pitoyable, et celle ci me rebute plus qu'autre chose. Je déverse cette haine et la déception que tu m'inspire sans verrouiller tout ce qui me viens en te voyant. Et puis les bras ballants, l'air affaibli, presque tremblant, les yeux mouillés, je cesse.

Je te laisses ainsi avec les tient de regrets, partant de cette maison en ruine ou j'ai passé toute mon enfance. Je le sais, que maintenant tu ne riposteras plus face a mes révoltes, a mes éclats de voix et a mes paroles acerbes. Car tout ça, tu t'en rend bien compte, ce n'est qu'un moyen de défense, trouvé par un enfant incapable de parler calmement. Au final, tu ne m'as enseigné que ça, la brutalité animale face a la douleur infligée par notre existence.

Je sors de l'une de mes poches, un paquet de cigarettes un peu usé, bouffé sur les cotés par mes poches un peu trop petites. Et puis je l'allume, montant sur mon vélo, toujours le meme, l'un des rares cadeaux que tu as fais a ton idiot de fils. Je monte sur celui ci, partant vers une foret tout aussi paumée que moi, que nous, j'ai besoin de cet endroit silencieux, j'ai besoin de pouvoir me perdre dans un monde si loin du mien, de grimper en haut d'un arbre, dans cette petite cabane que j'ai faite du haut de mes quinze ans, il y a de ça déjà un bon moment. Je vais laisser la fumée du mini cancer coincé entre mes lèvres, s'échapper vers quelques maigres nuages, pensant a tout et au final, surtout a rien, aux instants un peu cons qu'offre une vie.

Ce jour la, je ne vais pas partir travailler, je ne vais pas m'en aller voir quelques amis pour qu'on me réconforte. Non, encore une fois, je vais juste attendre que la douleur s'en aille et en sortant d'ici je ne porterai pas mes larmes. Je vais me tenir droit, je vais afficher un grand sourire et balancer quelques conneries, chassant de mon esprit tout ceux que je n'est pu serrer dans mes bras, en sortant d'ici je serai un homme souriant mais, en attendant, je vais pleurer, a m'en assécher le cœur.