z'avez une heure ?

bon, ok. je vais tenter de faire court et j'vais parler de bouquins jeunesse ce soir.

alors tout d'abord, j'ai, enfin, lu U4. enfin, j'ai lu stéphane, mais c'est dans la quadrilogie et peut-être qu'un de ces quatre, je lirai les trois autres tomes.
histoire post-apo, dans un monde où un virus (nommé u4) a tué toute trace de population, à l'exception d'adolescents entre 15 et 18 ans. si on apprend, plus ou moins rapidement, quelles sont les raisons de cette survie pour une tranche d'âge, on découvre aussi que parmi certains de ces survivants, beaucoup jouaient à un jeu en ligne, WOT et avaient le niveau experts. ces experts, le jour de l'épidémie, ont tous reçu un message du maître du jeu leur expliquant qu'il y avait la possibilité de remonter dans le temps mais que, pour cela, ils devaient tous se rendre à paris le 24 décembre.
à partir de là, on va suivre l'histoire de quatre de ces jeunes experts : yannis (marseillais), stéphane (lyonnaise), koridwen (bretonne) et jules (parisien).

pour stéphane, tout est rapidement mis en place, tout est rapidement installé. on sait l'épidémie, on sait les survivants, on sait les camp de survivant mis en place par des lycéens pour se regrouper et s'entraider. on découvre une ville où les cadavres s'entassent et où les bandes de malfrats commencent à se multiplier. stéphane, elle manque de se faire violer. alors stéphane, elle tue pour se protéger.
c'est un monde sanglant, où la compassion a disparu. il est question de solidarité mais à celle-ci succède quasiment aussi-sec la méfiance et le doute. elle veut se rendre à paris. et on la suit dans son périple. on la suit, elle et ses quelques compagnons. on la suite, elle et ses sentiments contradictoires, ses amourettes et ses déceptions. elle et sa peur. elle et sa colère.
à travers elle, on en apprend davantage.
à travers elle, on découvre un monde qu'on n'a pas encore de connaître.

une bonne lecture, quoique très sombre par moment, que je conseille volontiers aux jeunes entre 16 et 22 ans (bons lecteurs et pas du style amateurs de nos étoiles contraires, #lol ).

ensuite, j'ai lu la folle rencontre de flora et max.
et là. là, c'est le coup de coeur.
là c'est le coup de foudre.

flora, c'est une jeune fille de dix-sept/dix-huit ans qui a été mise en prison pour avoir tabassé une fille de son lycée avec un bouquin. max, c'est un jeune garçon de seize/dix-sept ans qui est enfermé chez lui à cause de son agoraphobie.
un jour, max rédige une lettre à flora. ils étaient dans le même lycée mais ne se connaissaient pas. ils ne se parlaient pas. c'est cette folle histoire de double enfermement, à la même époque, quasiment, qui leur a permis de se parler. et leur histoire, elle est uniquement épistolaire.

c'est une douceur à faire peur. c'est d'une beauté poétique. j'ai aimé leurs lettres, leurs espoirs. j'ai aimé voir ces deux inconnus devenir amis, devenir complices au travers des lettres. j'ai aimé voir l'un s'inquiéter quand l'autre ne lui répond pas, j'ai aimé voir l'autre s'excuser de son silence soudain. j'ai aimé leur projet fou, j'ai aimé leur confession.
c'est une histoire banal dans un univers singulier. c'est des histoires d'ado, avec des crises, avec des parents qui ne comprennent pas. c'est deux amis qui se soutiennent, coûte que coûte.

c'est beau.

bon alors moi j'ai sombré, après mes livres de fac j'ai fait une razzia et je me suis acheté Delirium, New Victoria & Damnées et je vais lire The Revolution of Ivy & The Kill Order (le prequel du Labyrinthe) j'ai de grosses lectures qui m'attendent pour les vacances et sérieux j'espère arriver à tout engloutir, je reviendrais faire mon toping de tout ça une fois fini. /lameufquiadel'espoir/

bon courage masha

moi j'ai récemment (enfin, y a d'jà une semaine, mais voilà) terminé le livre de mathias malzieu, journal d'un vampire en pyjama qui sera dispo dans vos librairies... le 27 janvier si je me plante pas.
globalement, c'est une sorte d'autobiographie (je crois ?). malzieu dévoile la découverte d'une maladie, une maladie de la moelle osseuse qui l'affaiblit énormément, juste avant la sortie de son film, jack et la mécanique du coeur. il nous raconte ses séjours à l'hôpital, ses craintes, son état d'esprit avec humour et légèreté. ses références sont multiples (et toutes excellentes), sa plume est fine et bien maîtriser. on se régale, même si, au final, il ne s'y passe pas grand chose (un an de maladie, un an d'hôpital, un an à croire qu'on va mourir).

je vous cacherai pas que j'ai été choquée d'apprendre qu'il était plus avec olivia ruiz via ce bouquin. choquée, choquée, choquée.
mais je m'en suis remise.

c'est beau, c'est bien écrit, c'est léger, c'est dramatique.

et en ce moment, je lis une si jolie petite fille de gitta sereny (j'espère ne pas avoir écorché son nom mais je vous cacherai pas que j'ai une flemme monstre d'aller vérifier l'écriture).
c'est l'histoire, vraie, de mary bell, jeune fille de onze ans en 68 qui a assassiné deux enfants de trois et quatre ans. c'est l'enquête de l'auteur pour tenter de comprendre cette fille, devenue femme, devenue mère, pour essayer d'expliquer son geste. c'est la conversation entre l'auteur et cette femme/fille perturbée, c'est leurs souvenirs communs et différents. c'est l'histoire de mary bell, écorchée par la vie, détruite par sa mère.

ça peut être perturbant même si la rédaction de l'histoire, sous forme de narration et d'enquête, sous forme de récit par moment, permet au lecteur d'avaler le tout sans se sentir mal à l'aise. il y a quelques intrusions dans la vie de mary, il y a ses secrets, il y a sa souffrance, il y a ses larmes et surtout, il y a la peur de sa mère. cette femme qui la battait régulièrement, cette femme qui ne s'occupait pas d'elle et ne pensait qu'à sa pauvre gueule. il y a les crimes de mary, mais il y a surtout ses appels à l'aide qui n'ont jamais été entendus. il y a son manque de réaction, mais il y a surtout la naïveté d'une enfant qui ignore que mort rime avec toujours.

c'est poignant. dramatiquement poignant. l'auteur est, bien évidemment, pas toujours objective, notamment quand il est question du système pénal présent en angleterre à cette époque, ni quand il est question de ce juge qui a insisté lourdement pour faire de normal bell (la complice de mary) une victime inconsciente de ses gestes et, de ce fait, incapable d'être condamnée, et de mary, un monstre de cruauté qu'elle n'était pas à l'époque. il y a un manque d'informations sur le passé des deux jeunes filles qui est flagrant et que sereny pointe d'un doigt accusateur.
non, aucun enfant ne devrait être arrêté pendant trente ans pour un crime qu'il a commis sans le comprendre.
voici ce que sereny dit.
voici ce nous, lecteurs, nous lisons.

c'est un beau livre, écrit avec simplicité, très intéressant. il ne plaira pas à tout le monde, mais il charmera tous ceux qui aiment les histoires vraies et les histoires de tueurs.

j'espère que je pourrai parler de soie d'alessandro baricco, de le k de dino buzzati, de je ne suis pas un garçon d'ami polonsky et aussi de et la lumière fût de jacques lusseyran une prochaine fois

franchement, la merdeuse, j'en suis à la moitié d'une si jolie petite fille et je suis encore vraiment dans le truc, quoi. alors que les témoignages/enquêtes, de base, c'est pas trop trop ma came tu vois. il est très touchant dans sa rédaction (notamment parce que mary bell, elle-même, témoigne puisque l'auteur l'a approchée à plusieurs reprises) et se confie réellement et que l'auteur, même si elle n'est pas totalement impartiale, n'oublie pas d'évoquer parfois les incohérences/les mensonges inconscients de mary dans ce qu'elle raconte. puis elle a vraiment enquêter quoi, y a des témoignages de psychiatres, membre du personnels des différents instituts où mary a été emmenée. c'est très touchant, dans un certain sens et hyper passionnant

je t'avouerai que de vigan ne me donne jamais envie de lire ses bouquins. je trouve, déjà, les couvertures pas attirantes et ensuite, les résumés et ses débuts... ils m'ennuient souvent (ouais, j'ai pas lu d'après une histoire vraie, quelle mauvaise libraire, fais-je )

et du coup, j'en parlais rapidement la dernière fois, mais j'ai commencé je ne suis pas un garçon de ami polonski, j'en suis au tiers, à peu près, mais c'est très touchant.
c'est l'histoire d'un petit garçon qui est en 6ème. de base, on pourrait croire qu'il est comme tous les autres enfants onze ans, qu'il n'a rien de particulier, si ce n'est qu'il n'a pas spécialement d'amis (sa seule amie a déménagé) et qu'il est très introverti... mais on découvre rapidement qu'en fait, il aurait aimé être une fille. ce n'est, bien sûr, jamais écrit de cette façon-là, tout est sous-entendu, il y a sa façon de fermer les yeux et d'imaginer un monde princesse et féérique. il y a sa façon de se poster devant son miroir et d'imaginer que son t-shirt est une robe, son pantalon, une paire de collant et qu'il porte un serre-tête. il y a sa douceur et son malaise dans une société qui, il le sait, va le regarder de travers. alors il ne dit rien.
et puis il a un passé assez lourd.
et puis il y a la nouvelle de sa classe. avec qui il s'entend bien. qu'il accompagne pour faire du shopping. et qu'il jalouse, secrètement et silencieusement (encore une fois, rien n'est dit de façon brute) parce qu'elle peut essayer jupe et robe.

c'est tellement mignon. honnêtement, je ne sais pas encore comment on peut conseiller ce livre (j'imagine déjà les parents réfractaires qui vont crier scandale dès que je vais commencer à en causer) mais c'est tellement chou qu'on ne peut que se prendre de sympathie pour le petit grayson.