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suite à une surpopulation féminine, merci de privilégier les personnages masculins. broken crown (sebastian) 1647362613
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 broken crown (sebastian)

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MessageSujet: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 9:04


Hiraeth . a home sickness
for home you cannot return to,
or that never was


Tempête d’insultes, rage des mots alors qu’il tente de s’expliquer, de trouver de quoi sauver sa carcasse. Rien n’y fait. L’autre ne souhaite entendre aucune excuse, pas même un seul mot, un essai. Jorah tente, encore, de le dissuader de la connerie qu’il s’apprête à faire – le mettre dehors, le jeter comme un cabot pouilleux au milieu de la rue, dans une ville qu’il connaît à peine, juste une librairie où il s’est échoué le jour d’avant. L’autre est catégorique et curieusement, avoir un canon pointé entre les deux yeux, ça aide à la compréhension. Il recule, emporte le peu d’affaires qu’il possède et c’est une fuite dans la ville. Sac accroché sur le dos, casque vissé sur la tête, c’est à ce rien que se résument ses possessions. Maigres. Si peu de chose pour une moitié de vie. Lui qui a tout abandonné à Prague. Là où tout a été détruit. Le schéma recommence ici. Il n’a plus d’endroit où loger sa carcasse. Ne reste qu’un job qui lui est assuré, puis un second, la poudre qu’il passe aux décharnés, squelettes, gosses à moitié crevés qui viennent le voir. Mais ce n’est pas assez pour qu’il se paie un appartement, c’est trop précaire, trop difficile. Les premières nuits, il se trouve un hôtel, lieu miteux qu’il quitte sous trois jours, incapable de dormir en entendant chaque voisin faire un concours de baise. Les jours passent et il s’échoue dans les bars, jusqu’à la fermeture. Trois heures. Il tente de se rapprocher de femmes et d’hommes, assez pour passer une nuit, pour dormir. Evidemment, ça se termine toujours entre les draps, souvent l’envie n’est pas là. Des personnes choisis au hasard, qui ne lui plaisent même pas. Il feint de dormir, que l’alcool le tue. Jorah veut bien un toit mais faire sa catin tous les soirs pour un matelas, certainement pas. Succession des nuits dont il perd aujourd’hui les souvenirs. Un mélange d’alcool et de drogue, cocktail joyeux avec lequel il n’avait pas renoué depuis des années. Ca le rend plus agressif, capable de mordre pour si peu, comme ce gamin qui l’insulte de clochard. Il n’est pas un mec de la rue, un abandonné, il n’est pas ça ! Le poing se fracasse contre un mur, explosion d’une phalange. Condamné. Peut-être avait-il raison le plus grand ; qu’il mourrait avant ses cinquante ans. Crevé, le bras percé de petits trous, une catin à dix dollars à ses cotés. Peut-être… Jorah semble bien parti pour réaliser la prophétie de son frère.

Vendredi. 18h49. Il a passé la journée au parc, assis, allongé, à marcher, à s’arrêter, à changer de banc. La nuit dernière, il a dormi dehors, faute d’une âme assez cinglée pour l’accueillir. La main droite est toujours douloureuse d’un poing cogné contre des briques. Les passants se sont arrêtés devant lui, quelques uns ont jeté une pièce. Il a gueulé comme un animal blessé. Et a ramassé le tout. Pourtant de l’argent, il en possède, un peu, mais pas assez pour s’offrir un lieu à lui. Trop cher. Condamné à la rue. Ne reste qu’un carnet à ses doigts. Le dessin. Dixième fois qu’il reproduit le paysage devant lui. Toujours cette même précision du détail. Aspect de photographie. Incapable d’imagination. Juste… reproduire. Inconsciemment, les visages masculins prennent les traits d’un brun croisé plus tôt. Il ne s’en rend pas compte. D’ordinaire, les personnages n’ont pas les traits distincts. Juste des pantins. Le soleil mourant s’acharne sur sa rétine, fait dévier le crayon. Grognement. Le papier est jeté par dessus bord, rejoint le chemin et roule jusqu’à une chaussure.
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 10:16


Broken Crown
Jorah & Sebastian
Que pouvais-je bien faire dans les rues à une heure pareille ? Pourquoi n'étais-je pas tout simplement dans ma librairie en train de travailler ? C'était là les questions que l'on était en droit de se poser. La réponse à toutes ces questions tenait en un seul prénom : Sofi. Cette jeune fille était étudiante en littérature et était venu me voir pour savoir si elle pouvait travailler à mi-temps dans la boutique, cela lui permettrait de mieux se préparer au métier. J'avais été un peu réticent au début, je n'avais pas prévu d'embaucher qui que ce soit étant donné la taille de ma boutique, mais, après mûres réflexions, j'avais finalement dit oui et je l'avais donc employé. Au début, je restais toujours à la librairie avec elle et puis, peu à peu, je lui laissais un peu plus de "liberté", sachant que s'il y avait un problème, elle avait mon numéro de téléphone personnel et je rappliquerais rapidement, mais ce n'était pas un hôpital que je tenais et puis je voulais qu'elle puisse tenir elle-même sa propre librairie si un jour elle en avait envie, donc commencer par une petite boutique comme la mienne serait très formateur pour elle. Aujourd'hui, ma journée de travail était donc terminée beaucoup plus tôt que d'ordinaire, Sofi ferait la fermeture. Il ne faisait pas trop mauvais, j'avais donc décidé d'aller faire un tour en passant par le parc. Cela me rallongeait un peu, mais peu importe, j'avais le temps après tout.

Tandis que je marchais, mes pensées déviaient vers la réplique exacte de mon ex-compagnon, elles dérivaient vers Jorah. Je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour lui. Lorsqu'il est parti de ma boutique il y a environ une semaine maintenant, il avait reçu un coup de téléphone qui l'avait, semble-t-il, contrarié. J'espérais sincèrement qu'il ne lui était rien arrivé. Après son départ, je m'étais traité mentalement de crétin, c'est vrai, j'avais passé la majeur partie de mon temps avec lui à lui parler de David, cela n'avait pas dû être spécialement agréable pour lui. Quel idiot j'avais été. Une chose était certaine, si jamais par chance je le recroisais à nouveau, je n'agirais pas de cette manière, il n'a pas besoin d'entendre toujours parler d'un fantôme qu'il ne connaîtra jamais. Alors que j'étais dans mes pensées, un bout de papier froissé atterrit pile à mes pieds. Je fronçais les sourcils et me baissais pour le ramasser. Je dépliais la feuille et constatais que c'était un dessin. Sans vouloir être trop prétentieux, la personne dessiné me ressemblait énormément.

- Mais qu'est-ce que....?

Je levais les yeux du dessin et balayais le parc du regard. Installé sur un banc, un homme attira mon regard, il semblait faire corps avec ce banc, comme s'il était là depuis un long moment, peut-être était-ce lui qui avait dessiné cela. Décidant d'aller le voir, je contournais le banc lorsque, avisant l'inconnu, qui n'en était finalement pas un, je laissais échapper dans un murmure.

- Jorah ?

Seigneur, mais que lui était-il arrivé ? Pourquoi se trouvait-il sur ce banc, pourquoi semblait-il si perdu, si "sauvage" ? Je m'approchais doucement de lui, comme si je m'approchais d'un animal sauvage que je devais apprivoiser. La comparaison n'était peut-être pas très flatteuse, mais c'était la seule chose qui me venait en tête à cet instant précis.

- Jorah, c'est Sebastian. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tu as des ennuis ? Je peux peut-être t'aider ?

C'était Jorah que je voulais aider, pas la réplique de David, non, Jorah tout simplement et j'espérais qu'il ne rejette pas mon aide. Enfin en même temps je suis têtu, ma question n'en était pas vraiment une, je l'aiderais, qu'il le veuille ou non, mais avec son consentement, ce serait mieux. J'avais toujours son dessin dans les mains. Il dessinait divinement bien. Je dirais bien qu'il dessinait mieux que moi, mais ce n'était pas un exploit étant donné la quiche que j'étais en dessin.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 16:52


Hiraeth . a home sickness
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Boule de papier qui roule jusqu’à la chaussure d’un étranger. Viser une poubelle était trop complexe, surtout celle à sa droite, bien trop proche, il était plus amusant de lancer vers les passants. Encore un dessin anéanti. Une rage de plus à dessiner le même paysage, les mêmes inconnus depuis près de quatre heures. Jorah ne remarque pas de suite à qui appartient la chaussure, qui est la silhouette qui semble s’offusquer. Habitude que les étrangers s’acharnent contre sa carcasse. Haussement d’épaules. Cigarette aux lèvres, le carnet et le crayon sont déposés de côté. Nouvelle distraction que la destruction de ses poumons. A croire qu’il ne se dégrade pas assez la santé avec la drogue et parfois l’alcool. Totalement foutu de l’intérieur. Jorah. Son prénom qui résonne, lointain. Il ne lève pas la tête, croit encore à quelques hallucinations. C’est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Des voix. Des échos perdus. Silhouette qui est devant lui à présent. Envie de gueuler, de mordre, de lui dire dégage à ce curieux. Les mots se forment, prêt à attaquer, et rien ne sort, c’est muet, ce sont des insultes qu’il jette. Voix basse. Les ambres ricochent contre le bleu. Il se souvient, il n’a pas oublié ! Sebastian. Homme, parmi les rares, qui ne l’a pas jeté comme un chien crevé. Un sourire tente de se faufiler, mais c’est maladroit, faux. Sourire est devenu compliqué depuis peu. D’instinct, il cache le carnet, l’unique possession à laquelle il tient. Des croquis d’années passées, des souvenirs qu’il ne partage avec personne. Que fais-tu ici. Dans cet état. Pourquoi. Il sent les interrogations, les questions restées silencieuses. Mais la curiosité est là. Lui qui semble si misérable, plus encore que la première fois. Au moins, il portait un costume, de cadavre certes mais là… un jean, un pull vaguement mal adapté, un cuir. Ce n’est pas suffisant pour affronter les températures, ce n’est suffisant en rien. Jorah hésite à s’enfuir, à ne donner aucune explication. La pitié de l’autre. C’est ce qu’il voit. Uniquement. « Ca va. J’suis entier, j’ai rien du tout, t’inquiète pas » C’est faux. C’est tordu. Il ne sait pas mentir, n’a jamais su. Veste qu’il resserre contre lui. Ce n’est pas la sensation de froid, juste un reflexe, une volonté de se protéger. Sebastian. Il ne pensait pas le revoir, avait plusieurs fois songé à remettre les pieds dans la boutique mais après son départ précipité, après les crasses qui lui étaient tombées sur le crâne… Jorah avait abandonné l’idée, relégué le brun pour d’autres pensées, tardives. « J’peux pas abuser d’toi encore une fois » Pour peu, ça sonnerait comme de l’humour, mais il ne rit pas, n’ébauche pas un sourire, rien du tout. C’est le dépit. La compréhension qu’il ne pourra pas demander de l’aide à quelqu’un qui l’a déjà soutenu. D’un geste lent, il se décale sur le banc, comme une invitation pour l’autre. Malgré tout, il a besoin de sa présence, un presque ami. « J’ai pas eu l’temps de venir… j’suis désolé, et pour les fringues que tu m’as passé aussi, j’peux pas te les rendre maintenant » Elles sont entassées dans son sac, baluchon de survie. La honte de se retrouver comme ça, devant lui. La honte de finir à la rue. « T’peux jeter c’que tu tiens dans les mains, ça va t’trouer l’œil »
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 17:24


Broken Crown
Jorah & Sebastian
Son murmure alors qu'il n'avait toujours pas levé les yeux vers moi. Une chose était certaine, un autre que moi se serait fait rembarrer proprement. Lorsqu'il me reconnu enfin, il tenta de sourire, mais cela se transforma plus en grimace qu'autre chose. Depuis combien de temps était-il là ? Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi dans un vrai lit, au chaud ? Je ne pouvais clairement pas le laisser là. Peu importe qu'il le veuille ou non, je l'emmènerais avec moi, j'ai de la place dans mon appartement, je ne veux pas qu'il passe une seule nuit de plus dehors. Je hausse un sourcil lorsqu'il me dit qu'il va bien. Oui, en effet, il respire la santé, si on regardait la définition de "personne en pleine forme" dans le dictionnaire, on verrait à coup sûr une photo de lui. Ouais, c'est ça, il essayait de convaincre qui exactement ? Moi ou lui ?

- Oui, en effet, ça saute aux yeux.

Je ne pu m'empêcher de rouler des yeux lorsqu'il me dit qu'il ne voulait pas abuser de moi encore une fois. Sérieusement, si je cela m'avait ennuyé, je serais parti en courant dès que je l'aurais reconnu, je ne serais pas resté ici à lui faire la causette. L'esquisse d'un sourire taquin se dessine sur mes lèvres.

- Tu n'abuses pas voyons et puis je suis comme ça, tu te souviens, il faut toujours que je m'occupe des chiens errants que je rencontre, c'est plus fort que moi.

Il s'était décalé comme pour me faire une place sur le banc. Je m'installais donc à côté de lui, ne le quittant pas du regard, comme si je craignais qu'il s'échappe à tout instant. Il me parle ensuite des vêtements que je lui avais filé. Nouvelle bourde que j'avais faite, non mais franchement, filer les vêtements d'une personne décédé à quelqu'un, avouez qu'il y a mieux à faire tout de même, mais cela partait d'un bon sentiment, toutefois, c'était vraiment maladroit de ma part. Je haussais les épaules.

- Tu n'as pas à t'excuser tu sais, quand tu es parti je me suis douté qu'il s'était passé quelque chose, alors je me disais que tu devais être occupé. Quant aux fringues, tu peux les garder, ce n'est pas moi qui vais les mettre. Comme tu l'a si justement fait remarquer, ils sont trop grands pour moi.

Et David ne risque pas de les mettre non plus maintenant, mais je décidais de garder cette réflexion pour moi, elle ne conviendrait vraiment pas. Je jetais de nouveau un oeil sur le dessin et esquissais un sourire.

- Pourquoi tu dis ça ? Moi je le trouve très bien, et toute prétention mise à part, ce type me ressemble un peu je trouve. Tu es beaucoup plus doué que moi en dessin, ce qui n'est clairement pas difficile, vu que mes dessins sont ceux d'un môme de quatre ans, et encore...

Machinalement, je repliais le papier et le glissais dans ma poche. Mes yeux observaient Jorah, non, je ne pouvais pas le laisser là et maintenant que je savais qu'il était dehors, je ne pourrais pas passer une nuit dans un lit alors que lui serait ici. Je penchais ma tête sur le côté.

- Viens avec moi...s'il te plaît. Je veux dire, il ne faut pas être un génie pour comprendre que ça fait quelques nuits que tu n'as pas dormi dans un bon lit, alors soit tu viens chez moi pour passer un peu de temps dans un endroit au chaud...ou alors je reste avec toi sur ce banc. Parce que maintenant que je t'ai vu là, je sais que je ne pourrais pas faire comme si de rien était, je ne pourrais pas me glisser sous ma couette sachant que tu seras probablement sur ce banc toute la nuit ou bien dans je ne sais quelle ruelle sordide.

Les gens qui passaient devant nous me jetaient des regards étranges, se demandant ce que je pouvais bien faire avec ce type, mais je n'y prêtais même pas attention, ce qui importait pour moi, c'était Jorah, je voulais l'aider, je sentais que c'était ce que je devais faire.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 20:59


Hiraeth . a home sickness
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La moquerie se fracasse contre lui. Grincement de dents, regard mauvais. Il pourrait presque lui sauter à la gorge pour quelques mots innocents. C’est le danger de son état, l’agressivité, les émotions à fleur de peau, capable de réagir au quart de tour. Les réflexions sont abandonnées pour l’action. Agir. Ne pas se laisser pourrir. Ne pas se laisser prendre en pitié. Jorah affronte, et détourne le regard, il ne veut pas savoir à quoi il ressemble, ne souhaite pas voir son allure de chien perdu dans les yeux de Sebastian. La peur gagne l’homme abandonné. Cette crainte que l’autre se détourne, car même si il mord la main tendue, il n’attend que ça, de l’aide, un peu de temps, quelques mots. Sourire précieux qu’il garde pour lui, cet étirement taquin que lui offre le libraire. « Tu sais qu’on égorge les chevaux quand ils ont une patte cassée ? » C’est violent. Evidemment. Lui aussi mériterait qu’on l’assassine, qu’on achève sa vie de parasite. C’est ce qu’il est. Cafard. Increvable. Il persiste sans qu’on ne sache comment. Alors que… vu tout ce qu’il s’enfile dans les veines, il devrait être mort. Non. Toujours là, toujours vivant.

A l’autre assis à côté de lui, Jorah regarde droit devant lui, feint d’observer les derniers passants, eux qui rentrent à un foyer possédé. Il joue maladroitement avec ses doigts, ne sait pas quoi faire de sa carcasse, mains qu’il passe à ses poches, quelques secondes, puis la gauche vient se loger au bâton de mort. Cigarette qu’il envoie au sol et écrase. « Mais tu veux p’t’être conserver les fringues de ton mec… je sais pas, y’a plein de gens qui font ça, tout garder. J’ai rien gardé quand elle est morte, j’ai tout cramé, j’voulais plus d’son odeur » Ca lui échappe. Son passé. L’évocation d’un amour devenu cendres. C’est lointain. C’est la première qu’il ait aimée. Alcool et drogue n’ont pas quitté le système, toujours là, à tournoyer, à rompre les connexions. Il parle Jorah, pourrait dévoiler toute sa vie.

Le dessin entre les doigts de l’autre, Jorah ne veut même pas voir la vérité en face. Le brun qu’il a dessiné, les traits dans un inconnu, reproduction de la mémoire. Ça lui arrive souvent, ces obsessions. Des figures qu’il repasse sans cesse. « J’vois pas quand y’a trop d’soleil… » La rétine brûle aux journées trop ensoleillées. « …j’voyais pas leurs visages, j’avais l’tien en mémoire, t’imagine pas d’autre chose » Menteur. Ne dessiner qu’un visage, sans cesse, ça démontre une obsession, une maladie certaine. Et le voilà à rejeter toute idée, à mettre en boule ce qui est tentant.

« Crois moi, j’ai dormi dans un lit avant-hier. Ok… j’ai pas trop dormi, il était increvable ce mec… » Souvenir d’un gamin qui en voulait toujours plus, insatiable, impossible à assommer et lui qui voulait simplement dormir. Mauvaise pioche. Il voudrait refuser l’offre, dire que non, il n’a pas besoin d’un toit, d’un matelas, d’une putain de douche chaude. « Juste une nuit, c’tout. Rien d’plus. C’quoi l’échange que tu demandes ? Tu veux quoi ? » La contrepartie qu’il attend. L’aide seule n’existe pas. Jamais.  Sac qu’il attrape, debout, à attendre l’autre.

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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 8 Nov - 21:34


Broken Crown
Jorah & Sebastian
La réflexion qu'il fait sur les chevaux à patte cassée m'arrache un petit rire. Je sais que ce n'est ni le lieu, ni le moment, mais je ne peux m'en empêcher. Cette agressivité ne m’effraie pas, d'autres que moi auraient tourné les talons, en ajoutant quelque chose du style "et bien puisque tu ne veux pas de mon aide, débrouilles-toi", mais pas moi, non, je ne veux pas lui dire cela, jamais ces mots ne franchiront ma bouche. Je ne lui avais pas parlé beaucoup la première fois qu'on s'est vu, mais je pense avoir cerné quel genre de personne il était, le genre qui mord la main qu'on lui tend, mais qui crève d'envie qu'on insiste, rien qu'un peu histoire qu'il ne pense pas que c'est par pitié ou par une quelconque charité que l'aide est apportée. De toute façon, qu'il se rassure, si je fais cela, ce n'est pas pour avoir une quelconque place dans un quelconque paradis, je ne suis pas croyant.

- Oui, il paraît, mais cela ne s'applique pas à toi, tu n'es pas un cheval, donc pas de problème.

Et puis il évoque une femme décédée également, sa compagne. Il a laissé cette information échapper, je voudrais tant qu'il se confie à moi, mais je ne veux pas le brusquer. Je secoue négativement la tête.

- Non, ce n'est pas mon genre de vivre dans un mausolée. Si ces vêtements étaient là, c'est parce qu'ils sortaient du pressing, on aurait dû aller les chercher bien avant, avant l'accident, mais on en a finalement pas eu le temps. Elle s'appelait comment ?

Oui, je sais, j'ai tendance à passer du coq à l'âne en peu de temps. J'esquissais un sourire amusé à sa réflexion.

- Oh, mais tranquillises-toi, je ne me suis rien imaginé du tout, après tout, j'ai un physique très banal.

Lorsqu'il évoque la nuit qu'il a passé dans un lit il y a deux soir, je retins de justesse un grognement. Pourquoi aider quelqu'un en lui proposant quelque chose en échange d'une partie de jambes en l'air. J'avoue que ça me dépassait complètement. Il se lève ensuite, finissant par accepter de passer une nuit chez moi. Je me levais à mon tour puis, le plus sérieusement du monde, je m'approchais de lui, je plongeais ensuite mon regard dans le sien.

- En effet, tu as raison de me poser cette question, de nos jours on a jamais rien sans rien, alors voilà l'échange que je te proposes, tu pourras avoir un bon repas, je me débrouille plutôt bien en cuisine, une douche ou un bain comme tu veux ainsi qu'une bonne nuit dans un lit super confortable et en échange, je vais te demander quelque chose, mais je ne sais pas si tu vas pouvoir me le donner.

Je le dépassais de quelques pas puis me tournais de nouveau vers lui.

- Un simple petit sourire, c'est tout. Je n'attends rien d'autre de toi Jorah. Je ne suis pas le genre qui profite des gens au moment où ils sont le plus vulnérable. Allez viens beau gosse, il faut que je prépare à manger

Je continuais d'avancer, après m'être assuré que Jorah arrivait à mon niveau et marchait à mon côté.

- Je n'habite pas très loin d'ici, tu verras, on y sera en peu de temps.

Effectivement, une quinzaine de minutes plus tard, nous étions arrivé devant mon appartement. Je glissais les clés dans la serrure et ouvris la porte.

- Bienvenue dans mon humble chez moi. Si tu veux prendre une douche ou un bain, la salle de bain c'est par là, moi je vais commencer à préparer le repas.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyLun 9 Nov - 10:37


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Peut-être qu’ils devraient y songer, eux, là-haut, d’abattre les hommes aux pattes cassées, de ne pas s’encombrer avec les pourrissants, les parasites de la société. Peut-être qu’ils y pensent déjà. Pas mort. Pas encore.

Une femme évoquée. L’une des rares, peut-être la seule qui a su faire battre l’organe pourri. « Lotta » L’inaccessible. La voisine qu’il observait timidement, incapable de faire le premier pas. Ridicule. Lui qui était capable de s’enchainer trois nanas dans une semaine sans se soucier d’elles, il devenait pitoyable pantin devant elle, incapable d’un mot. Amoureux. Il doit la rencontre à son jumeau, à l’autre qui a pris les devants, s’est fait passé pour lui. Peut-être une chose pour laquelle il peut encore le remercier aujourd’hui. Lotta. La blonde virevoltant ses pas de danse. Il l’a épousé, trop tôt. Il savait qu’elle était condamnée, ses pas avançant vers la tombe. Poupée céleste envolée. Il ne sait pas pourquoi l’information lui a échappé, le détail d’une vie, l’alliance qu’il n’a pas conservé, jetée au dessus du Pont Charles. Premier et dernier souvenir. Un moment à garder en mémoire. Jorah s’égare dans ses souvenirs, en oublie l’autre à ses côtés. « Elle était condamnée, j’le savais » Le mélange de substances le fait parler. Il pourrait tout dévoiler si Sebastian osait les questions.

La tête se tourne d’un mouvement, bref et sec. Physique banal qu’il dit. Un sourire s’ébauche, maladresse d’une expression qu’il voudrait rassurante, presque taquine. C’est surtout effrayant. Un loup qu’il devient. Appétits éveillés. Joli brun. « T’es pas banal, sinon l’autre n’aurait pas voulu d’toi » Banal. Il observe les passants et se dit qu’eux le sont, qu’ils ne se distinguent pas. La vérité est à ses lèvres, pourrait être encore plus claire, mais l’esprit s’arrache des brumes, lentement.

Face à face avec Sebastian. C’est bien trop proche. Il n’a plus l’habitude de côtoyer le regard de si près. Les bleues qu’il observe, cherche les émotions là-dedans, et peut-être du dégout. C’est ce qu’il devrait ressentir à son égard. Rien de tout ça. Interrogateur. Il attend la sentence, la fin d’une phrase qui l’effraie déjà. Que veut-il en échange ? Ils demandent toujours un retour, sont incapables d’aider pour l’acte en lui-même. Alors quoi cette fois-ci ? Jorah songe aux autres,  et se demande si Sebastian sera le même. A l’espoir que non. Le doute s’installe suite aux paroles, mais il le suit, intrigué. Un sourire. C’est donc ça, simplement ça ? Il n’y arrive même pas. Expression figée. Peut-être plus tard. Il hoche la tête, accepte l’offre et le voilà à suivre un presque inconnu. Comme toujours. Il se faufile chez les autres, s’imprègne de leur vie pendant un instant. La marche est silencieuse. Des mots qu’il ne possède pas encore, là, pour le remercier. Jorah suit docilement jusqu’à l’appartement, porte devant laquelle il s’arrête. Incertitude. C’est toujours cette même envie de fuir. La peur d’aller chez un autre. Tambour battant du cœur. Silence encore lorsque la douche est proposée. « Si t’as b’soin d’aide… » Pour préparer le repas. Mémoire de plats. Cuisiner ne l’intéresse pas. Aucun intérêt pour la nourriture, mais il sait. La mère qui a tenu à lui apprendre. Jorah s’évade dans le couloir, pousse une porte et se retrouve dans la salle de bain indiquée. Les vêtements tombent. Le corps se tend sous l’eau trop chaude. A s’en brûler la peau. Il y reste de longues minutes, peut-être de trop, car le bruit d’une porte l’interpelle. Colosse malade qui sort de la douche, au regard de l’autre qui est là. « J’ai promis d’pas mourir dans la douche, fallait pas t’inquiéter pour moi » Sourire qui s’égratigne lentement. « J’peux ? » La serviette que tient Sebastian, tissu convoité.


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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyLun 9 Nov - 13:39


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Jorah & Sebastian
Je fus un peu surpris, agréablement surpris, qu'il réponde à ma question, il me donna le prénom de cette femme, sa femme sans doute ou tout du moins considéré comme tel. Enfin je suppose, tout ce que je peux deviner c'est qu'il l'a aimé, sincèrement. L'aime t-il encore ? Oui, probablement, même s'il ne veut pas se l'avouer. Une personne qu'on a véritablement aimé ne s'efface pas du jour au lendemain. On ne peut pas décider d'arrêter d'aimer parce qu'il le faut, non, si l'on arrête d'aimer, c'est qu'on est mort. Tout du moins, c'est là mon humble avis. Je décide de tenter ma chance et de poursuivre un peu mes questionnements, je sentais une grande douleur chez lui. Mon souhait n'était pas de la raviver, mais je voulais le connaître mieux, savoir qui était ce Jorah qui a débarqué un beau jour pluvieux dans ma boutique et dont la simple présence me fait me sentir en paix.

- C'est un joli prénom. Elle était malade ? Qu'avait-elle ?

La première question n'en était pas vraiment une, il venait de me dire qu'il la savait condamnée, c'était évident qu'elle était malade. C'est triste lorsque cela arrive. C'est difficile, non seulement pour celui qui est malade, mais aussi pour celui qui reste. Lorsque sa tête se tourne brusquement, je me passe machinalement la main sur le cou, il aurait pu se faire lui-même le coup du lapin à tourner si vite. J'esquisse un sourire, maudissant la rougeur qui me monte un peu aux joues, chaque fois que je reçois un compliment ou quelque chose s'y rapportant.

- Merci, c'est gentil, mais c'est vrai qu'il a fallu qu'il me trouve...particulier pour qu'il reste si longtemps avec moi.

Stop, la conversation va dévier sur David et je ne le veux pas, je me refuse à évoquer de nouveau avec Jorah le souvenir de mon ex-compagnon, parce que j'ai finalement compris qu'en parler tout le temps ne m'aidera pas à avancer. Lorsque je lui demande de sourire en échange de ce que je lui offrais, je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse tout de suite, il n'avait pas vraiment la tête de quelqu'un qui avait envie de sourire. Je lui adressais un petit sourire doux, presque tendre. Il avait accepté le deal.

- Tu n'es pas obligé de le faire tout de suite, mais je finirais par l'avoir...je suis du genre têtu tu sais.

Et puis nous étions allé à mon appartement, je lui avais indiqué le chemin de la salle de bain, devinant qu'il souhaitait avant tout une bonne douche. Il me proposa son aide pour la cuisine.

- Merci, mais cela ira, ne t'en préoccupes pas, cela ne sera pas de la grande cuisine, donc je devrais m'en sortir.

Il fila donc sous la douche et je commençais les préparatifs du repas. J'avais décidé de nous faire des pâtes à la carbonara. Ce n'était pas spécialement long à préparer et puis c'était passe-partout.  Au bout de quelques minutes, mes pâtes étaient prêtes, mais Jorah était toujours sous la douche. Je dressais la table et allais prendre une serviette de bain dans l'armoire de ma chambre, puis je frappais à la porte et entrais dans la salle de bain. Ce fut à ce moment que Jorah sorti de la douche, plaisir des yeux, mais bien vite, je me ressaisi. Petit rire amusé.

- Oui, c'est vrai, tu l'avais dit, mais je me demandais si des branchies n'avaient pas poussées sur ton visage. Je voulais m'en assurer.

Je lui tendis la serviette.

- Oh oui, bien sûr, c'est pour toi que je l'ai prise. Le repas est prêt, j'espère que tu aimeras, ce sont des pâtes à la carbonara. Je te laisses t'habiller, tu me rejoins quand tu es prêt.

Sur ces mots, je sortis de la salle de bain et m'installais à table. Je servis Jorah et me servis à mon tour puis j'attendais qu'il arrive.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyMer 11 Nov - 18:32


Hiraeth . a home sickness
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Lotta. C’est douloureux de revenir là-dessus. Une histoire du passé, de plusieurs années. La première épouse. Le premier amour, unique. La seconde alliance n’était rien en comparaison, trop faibles sentiments. Lotta. Il se remémore la sublime. Aux souvenirs agréables se superposent les derniers, l’épouse à l’hôpital, l’épouse et les tubes incrustés dans le corps. Une machine qu’elle était devenue. Plus humaine. Juste le cerveau comme dernier rempart, dernière existence pour une vie achevée. C’est lui qui a fait la bétise, qui a honoré le contrat. Des mots chuchotés au creux de l’oreille, des confidences nocturnes sur sa volonté de ne pas terminer dans le coma, poupée filandreuse. Il lui a promis. Il a actionné la mort. Et bonjour les autorités, bonjour la case prison pour quelques temps, nuits douloureuses. Mais ça en valait la peine. Lotta. Quelle maladie lui demande t-il. « Elle… j’sais pas le nom, c’est compliqué » Il s’en souvient, c’est au fond de la mémoire, quelque part. Jorah pour se remémorer, mais la drogue mélange les pensées, déforme les mots. C’est l’un des stades avant la fin.

La marche se fait silencieuse jusqu’à l’appartement. Il s’attend toujours à un refus, à un changement de directive. Des négations qui sont nombreuses, ces changements d’avis qu’il ne comprend pas. C’est la peur aussi, qui gronde, chez lui. Cet instant, cette volonté à fuir les autres. « J’sais cuisiner… j’ai pas essayé depuis longtemps, mais j’ai une bonne mémoire » Aucun intérêt pour tous ces aliments qui se disposent joyeusement, pour la nourriture et la complexité des plats. Et pourtant, il sait, il connaît de nombreuses choses. Restants de l’enfance. Mais lui ne s’y intéresse pas, pourrait se contenter du plus ingrat. Le gout est une donnée qui s’est évaporé avec les années. Il l’a perdu cette faculté, à différencier les aliments. Encore une dégradation, une cause de ses veines qu’il perce à longueur de journée.

La douche. L’eau ricoche sur les plaies, serpente sur les dessins qui recouvrent la quasi totalité de son corps. L’encre de plusieurs années, quelques tatouages fait sur un coup de tête, trop défoncé pour pouvoir songer à l’impact. Et les autres, la plupart ont été réfléchis. Jorah pourrait rester là, à se déchirer la peau faute d’une eau bien trop chaude. Vapeur. Il se retrouve face à celui qui l’invite. A poil. Evidemment. Aucun souci avec ça. Aucun souci avec sa carcasse crevée. Il ne peut empêcher un sourire, un de travers, de ceux qui invitent à des idées bancales. Ce n’est pas le moment, ça ne sera jamais le moment. On ne profite pas des personnes en deuil. « Fini d’observer ? » C’est taquin. Juste des mots, rien de plus. La serviette qu’il prend, le corps qui s’y engouffre. Des vêtements qu’il passe et rejoint celui qui l’a invité.

Les pièces qu’il observe, curieux de la vie de l’autre. « Merci… ça m’est pas arrivé d’puis longtemps, ça… qu’on me prépare un truc » La vérité s’évade encore, il se permet quelques mots. Un plat simple, mais agréable, qu’il aimait beaucoup. Et maintenant que les gouts ne sont plus rien ? Il se fera menteur. Première bouchée, une seconde. Il ne commente pas mais le regard est là. Questions adressées. « J’peux pas te dire c’que j’en pense. J’sens plus rien… c’qui est foutrement emmerdant » La raison est masquée. Mais les indices sont là, une main qui tremble, fourchette qui s’écrase dans l’assiette, pupilles dilatées. Un cadavre. « J’comprends toujours pas pourquoi tu m’aides… » Murmure, plus pour lui-même que pour Sebastian.

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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyMer 11 Nov - 20:26


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Jorah & Sebastian
Bien, je n'allais pas insister. Je peux parfois être maladroit avec mes questions, un peu trop direct parfois, ça part pourtant d'un bon sentiment, mais j'avoue que le tact est un mot qui ne fait pas réellement parti de mon vocabulaire. Je regarde Jorah et hoche la tête, signe que je comprenais qu'il ne veuille pas s'étendre et puis, de toute façon, il ne me devait rien.

- D'accord. Je suis désolé, je ne t'en parlerais plus.

J'avais refusé son aide pour la cuisine, tout simplement parce que pour faire cuire des pâtes, je n'avais pas besoin d'aide. Je lui adressais un petit sourire.

- Je te promets que si j'ai besoin d'aide, je te demanderais.

Naturellement, je n'eus pas énormément de problème, même pas du tout. D'ordinaire, je ne suis pas quelqu'un de timide, mais avouez que déshabiller quelqu'un du regard sans vergogne, cela ne se fait pas. En même temps, je n'avais pas grand chose à déshabiller étant donné qu'il était déjà complètement nu. Et puis j'avais des yeux, je n'allais pas les fermer tout de même. J'eus un petit sourire amusé.

- Oui, ça devrait aller.

Ensuite nous étions passé à table. Jorah m'avait encore remercié, il avait ajouté que cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas préparé quelque chose. Je me surpris à imaginer ce que pouvait bien être sa vie. J'abandonnais rapidement, sachant qu'elle ne devait pas être spécialement joyeuse, il n'y avait qu'à le regarder pour le deviner. Il ne respirait pas vraiment la santé et la joie de vivre. Je lui avais sourit en guise de réponse, je ne voyais pas quoi répondre d'autre. Tandis qu'il avait commencé à manger, je me demandais s'il aimait ce que je lui avais préparé. Je ne lui avais cependant pas posé de question, mais le regard insistant que j'avais sur lui faisait facilement comprendre ce que je souhaitais. Sa réponse me surpris. Il ne sentait plus le goût ? Mais qu'avait-il bien pu lui...oh, oui, maintenant tout prenait son sens, je le regardais mieux et commençais à deviner pourquoi il n'avait plus les sensations du goût. Il avait certainement dû se droguer...peut-être même se droguait-il encore. J'esquissais un sourire.

- Ah...désolé pour toi, ce doit être pénible. Bon, je vais me fier à mon jugement alors.

Je commençais à mon tour à manger. Je grimaçais légèrement.

- Humm...J'ai eu la main un peu lourde sur le sel.

La réflexion qu'il fit à mots couverts me fit me poser la même question. Je posais ma fourchette et m'enfonçais dans mon siège sans quitter Jorah des yeux.

- Sincèrement ? Je n'en ai absolument aucune idée. Déjà, j'en ai envie, sinon je ne l'aurai pas fait. Ensuite, rassures-toi, je ne fais pas ça dans l'espoir d'avoir une quelconque place dans un Paradis quelconque pour la simple et bonne raison que je suis athée, donc le Paradis est vraiment une notion abstraite pour moi.

J'avoue que ce qui m'a motivé la première fois lorsqu'il est venu dans ma boutique, c'était sa ressemblance avec David, mais ce n'est pas ce qui m'a fait l'aider aujourd'hui. C'est juste une impression bizarre, comme si je devais le faire et puis, ce que je lui avais dit était vrai, je l'ai avant tout fait parce que j'en avais envie.

- Oh, à propos, tu veux boire quelque chose en particulier ? J'ai du vin, rouge ou blanc...sinon de l'eau ou du jus de goyave. Je suis désolé, mais je ne bois pas d'alcool, alors j'ai juste quelques bouteilles lorsque je reçois à manger.

Oui, je n'ai jamais aimé l'alcool, et, chose encore plus étonnante, même le coca je ne peux pas en boire, les bulles se bloquent dans ma gorge, c'est véridique. Je suis une curiosité de la nature.

- De toute façon, même un banal coca je ne peux pas en boire, je ne peux même pas te dire le goût que ça a, parce que je n'arrive même pas à en avaler une gorgée. J'ai essayé pourtant, et plus d'une fois, mais à chaque fois, la gorgée se bloque et je suis obligé de recracher dans l'évier. Parfois je me demande vraiment si je suis un terrien, je t'assures.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyJeu 12 Nov - 10:06


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Le gout. L’un des cinq sens arraché, envolé, décapité. Ce n’est que le commencement à la chute. La vision qui se brouille en journée, les éclats solaires qu’il ne supporte plus. Fracas que devient son corps, milliers de petites pièces qui doucement, préparent leur chute. Pour bientôt. Les camés ne survivent pas longtemps. Il fait exception. Toujours là, debout et demain le corps bordé de spasmes. Sourire maigre qui tente de se faire une place sur un visage émacié. Pas convainquant. « J’suis habitué, ça fait longtemps que j’sens plus rien » Quelques mois. La vérité serait ; quelques années. Un avantage que devient l’absence depuis qu’il a perdu son domicile. Capable de manger sans rechigner, sans dire qu’il aime ou non ce qu’on peut lui donner. Le bras gauche est étendu, pliure douloureuse, marquée d’un bleu grandiose. Il faudra songer à changer d’endroit pour les aiguilles.

Pourquoi lui venir en aide, jouer à un pasteur silencieux, berger guidant une brebis perdue, à la patte morte. Acharnement. Jorah écoute, ne comprend toujours pas. Aider va toujours de paire avec un service rendu, une demande. Il se souvient de ce que Sébastian a formulé. Un mensonge probablement. Evocation du Paradis et de l’Enfer. De quoi rattraper et cueillir quelques indulgences. « D’toute façon, faudrait que tu pourrisses au purgatoire quelque temps, avant l’Apocalypse… » Mots jetés sans voir le regard curieux qui s’est posé sur lui. « Des morceaux d’éducation catholique… » Bible et compagnie sont encore imprimés à sa caboche, les textes religieux qu’il n’a jamais cru, lui non plus.

Boire. La tentation est grande. Se laisser bercer quelques instants, oublier. Une seconde, il songe à dire oui, du rouge, le plus traitre, la montée sournoise d’un alcool qui devient brume. « J’vais pas te faire ouvrir une bouteille pour la boire seul. Ça ira, t’inquiètes pas. J’ai juste besoin d’eau. J’ai la déshydratation facile » L’eau qui s’absente. Un effet, encore de son vice. Le vin qu’il ignore, malgré l’envie tenace. Jeu avec la fourchette en main. Continuer une conversation, l’alimenter. Il ne sait pas, n’a jamais su. Carapace. Jorah attend les prochaines paroles, cherche de son côté. Quoi lui dire, comment faire. Un soupir de contentement quand l’autre reprend la parole pour une anecdote. « T’es un spécimen intéressant, faudrait p’t’être te disséquer pour comprendre comment ça fonctionne là-dedans » C’est joueur. Singulier de le voir si animé, d’un pantin mort, le revoilà intact, capable d’émotions autres que les négatives. « Et… tant que t’avales le reste… » Prononcé avec sérieux, mais le regard est ancré dans les bleus. Il ne peut pas s’en empêcher. Se glisser dans les failles, provoquer et voir les réactions. Cette fois-ci, le jeu dévie doucement, sans qu’il ne le sache lui-même. Provocation. Curiosité. Peut-être de l’intérêt aussi. Dernière bouchée. L’assiette doucement repoussée. Jorah s’éloigne de la table, un regard porté vers le salon, baie qu’il imagine donnant sur un balcon. Après la provocation vient la mélancolie. Le mélange des émotions qu’il ne sait plus contrôler. A l’extérieur qu’il se réfugie. Cigarette allumée. « J’ai perdu l’habitude… » Incompréhension des paroles. Il sait que Sebastian est là, dans son dos, prêt à venir. « …de ça. J’sais pas comment t’expliquer » Les mots s’entravent, se pensent en tchèque, l’anglais qu’il perd peu à peu. « Tu m’donnes c’que j’ai perdu… c’est pas supportable » Tout ça. Ce semblant d’une vie, ce cliché grossier du bonheur. Donner sans attendre le retour. Pas comme les nuits passées, où des obligations étaient nécessaires avant le sommeil. Adossé au mur. Yeux clos. « T’es certain que tu n’veux rien ? … en échange… »


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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyJeu 12 Nov - 13:32


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Jorah & Sebastian
Naturellement, la prise de la drogue altère énormément les sens. Je ne suis pas médecin, mais c'est le simple bon sens que de deviner cela. Je ne sais pas comment je réagirai si je perdais un de mes sens. Je m'y habituerais...de toute façon je n'aurai pas vraiment le choix. C'est étrange tout de même, mais une personne "normal" aurait sans doute mis Jorah à la porte en se disant que cela ne servirait à rien de l'aider puisqu'il se drogue ou je ne sais quelle connerie encore, mais ce n'est pas l'envie que j'ai, bien au contraire, cette information que j'ai deviné me donne encore plus envie de l'aider...même si c'est malgré lui. J'esquisse un petit sourire amusé.

- Remarque, ça peut être un avantage. Si tu vas manger chez quelqu'un qui ne sait pas que tu ne peux plus sentir les aliments, même s'il cuisine mal, tu peux toujours lui dire que c'est très bon.

Il détend son bras et là, plus de doute possible, le bleu semble trop "récent" pour imaginer qu'il ne se drogue plus. Je ne prête pas attention à ce détail. Un petit rire s'échappe de ma bouche lorsqu'il me parle du Purgatoire.

- Ahah oui, sans aucun doute et puis, après l'Apocalypse, j'irai brûler en Enfer, les grenouilles de bénitier que j'ai pu voir pendant mon adolescence me l'ont répété assez souvent pour que cela reste gravé dans ma mémoire. Et oui, être gay, c'est contre-nature pour eux. Si tu veux mon humble avis, ce n'est que l'expression de leur frustration sexuelle.

Ensuite il me demanda seulement de l'eau. J'acquiesçais en hochant la tête, puis je me levais et allais chercher la bouteille d'eau. J'en servi un verre à Jorah et posais la bouteille sur le milieu de la table. Je me rassois et manque de cracher ma gorgée d'eau lorsqu'il reprit la parole. Le rire qui sort de ma gorge est clair et sincère. Je le regarde en esquissant un sourire coquin.

- Oui, mais pour le moment, je n'ai trouvé encore personne qui ait eu envie de me disséquer, c'est dommage et puis pour....ne t'en fais pas va, ça ça passe tout seul.

Je levais ensuite mon verre comme pour porter un toast. J'ai peut être l'air prude ou quelque chose comme ça, mais c'est loin d'être le cas, croyez-moi. Tandis que Jorah se lève et va fumer dehors, je rassemble la vaisselle et la met dans l'évier, je la ferais plus tard. Je m'avance doucement vers lui, pas collé, mais assez près pour entendre ce qu'il dit. J'esquisse un petit sourire un peu triste.

- Je suis désolé. Je fais ça...enfin ça part d'un bon sentiment, je t'assures.

Lorsqu'il me demande si je suis certain de ne rien vouloir en échange, je le rejoins et m'approche doucement de lui. Tout aussi doucement, ma main caresse sa joue. Une caresse légère, aérienne.

- Jorah, je sais que c'est difficile à admettre, mais il existe encore en ce bas monde des personnes qui aident pour aider et qui n'attendent rien en retour. Tu m'as évoqué ces gens avec qui tu as passé la nuit en échange d'un repos au creux d'un lit et je te mentirais si je te disais que je ne te trouve pas attirant, je te mentirais si je te disais que je ne te désires pas. Oui je te désires, mais pas comme ça. Pas en échange d'une nuit dans un lit et puis...tu tiens à peine debout. La seule chose que tu dois faire cette nuit, c'est dormir...et c'est tout.

Enhardi par mes propres paroles, je déposais un léger baiser sur ses lèvres puis, restant proche de lui, je murmurais.

- Le lit est prêt, la chambre se trouve à côté de la salle de bain. Si tu le veux, tu peux aller te coucher maintenant...ou alors tu peux me tenir compagnie, je vais voir quels genres d’imbécillités ils nous proposent à la télévision.

Puis, je m'éloignais et allais sur le canapé, allumant la télé et commençant à zapper. J'attendais la décision de Jorah et espérais secrètement qu'il choisisse la deuxième option, mais je voulais lui laisser le choix.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptySam 14 Nov - 10:03


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La remarque l’amuse, cette simplicité que lui octroie Sebastian, sans aucun jugement, alors qu’il vient de révéler ce qu’il est, ce qui cogne contre ses veines, un peu plus chaque jour. Drogué. C’est normalement l’étape, le moment où on le jette dehors. Cette fois-ci, il reste, ne connaît aucun jugement, aucune insulte pour son état. Etonnement. Attente des mots qui le chasseront de là. Quelques amusements seulement, suggestion d’utilisation pour son absence de gout. « J’y penserai la prochaine fois » Déjà fait, essayé plusieurs fois. Mensonge. « T'es malheureusement destiné à la fournaise, c’est foutu pour toi. P’t’être qu’avec mes deux mariages, j’gagnerai quelques années en moins en enfer… mais c’pas certain » Rire qui s’évade, mélodie bancale. S’imaginer sa place en enfer, avec tous les autres. Peut-être que deux mariages le sauveront, sauf si il retombe dans le terrifiant péché.

Disséquer. Amusement. Ça serait du gâchis d’assassiner un homme comme lui. « Ca s’rait une mauvaise idée d’te disséquer ! J’ferai comment après ? Y’aurait plus personne pour s’occuper d’ma peau »

Le regard se fait fauve à la main posée contre sa joue. Ourlé de colère aux lèvres. Ce n’est pas un sentiment dirigé vers Sebastian, ce sont les années de crainte qui l’ont éloigné de tout geste d’affection véritable. Animal qui voudrait se détacher, mordre et s’y noyer à la fois. Un mélange d’incertitudes. Il écoute, ne comprend toujours pas comment on peut aider sans aucun retour. La suite l’étonne, des paroles auxquelles il voudrait répondre, sans trop savoir ce qui serait approprié. « Je suis parfaitement en état, j’suis pas cassé. Crois pas que j’suis un pantin déglingué » Pitoyables mots pour expliquer qu’il n’est pas mort, qu’il pourrait, si c’est ce que Sebastian voulait en échange… ça. Peau vendue. Main levée, à agripper les cheveux du brun, à vouloir y arracher plus qu’un baiser timide. Le geste se suspend, il n’agit pas.

Ours qui se réfugie à l’autre bout du canapé. Dos contre l’accoudoir, regard vissé sur l’autre, sur celui qui prétend à la normalité. Ça pourrait presque puer le cliché d’un couple. « Tu m’aides parce que j’lui ressemble, tu crois vouloir d’moi parce que j’lui ressemble, c’est tout. T’es accroché à une image » Les mots de trop, ceux qu’il devait garder pour lui, ne surtout pas prononcer. Une faille dans laquelle Jorah s’engouffre. Se loge et stagne. Il s’évade du salon, ne veut pas rester, pas là, avec lui qui le confond. L’imagine pour un autre. Les pas mènent jusqu’à la chambre qu’il observe, quelques instants. Il ne peut pas dormir ici. Refuse. C’est un retour au salon, là où se trouve l’autre, celui qu’il a abandonné après des mots assassins. Assis, éloigné de l’autre. Distance gênante. Jorah ne sait plus comment agir, ce qu’on attend de lui. Schéma brouillé. « T’es bloqué sur un porno » Constat aux images qui vrillent l’écran. Carcasse qui s’allonge, légèrement recroquevillée.

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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptySam 14 Nov - 13:01


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Jorah & Sebastian
Un petit rire amusé s'échappe de mes lèvres lorsqu'il prononce la "sentence" de ma condamnation à l'enfer, j'apprends ensuite, involontairement de sa part probablement, qu'il a été marié deux fois. Déjà savoir qu'il l'avait été une fois avait été très surprenant pour moi, mais là...Je ne relevais cependant pas cette information.

- Oui, mais ce n'est pas grave, j'ai une tolérance assez élevée à la chaleur, mais je ne pourrais malheureusement pas te répondre pour ton cas, je ne connais pas vraiment le tarif, qui sait, tu m'y rejoindras probablement pour plus longtemps que tu ne le souhaiterais.

Sourire amusé à l'argument utilisé. Je ne pense pourtant pas être un cas à part, je suis certain qu'il trouverait quelqu'un d'autre pour l'aider.

- Oh alors dans ce cas je vais essayer d'éviter les scientifiques qui voudraient m'ouvrir.

La suite des événements, je ne saurais l'expliquer. Lorsque j'ai posé ma main sur sa joue, j'ai bien vu le regard qu'il me lançait, l'air n'était plus aimable du tout, on aurait dit un chien prêt à mordre, mais je ne m'en étais pas préoccupé et surtout, pourquoi l'avais-je embrassé alors que je lui avais dit que je ne voulais rien de lui en échange. Un moment de faiblesse sans doute. Je ne sais pas. Je ne disais plus rien lorsqu'il me tirait la tête en arrière. Pourquoi devais-je tout gâcher à chaque fois ? J'étais prêt à m'excuser, mais je ne savais pas quoi dire. Finalement, il ne fait rien et je vais sur le canapé. Il m'y rejoint peu de temps après, restant à une certaine distance de moi. Lorsqu'il reprend la parole, je tourne vivement la tête vers lui, mes yeux ouverts en grands, lui signifiant implicitement de se taire, de ne pas aller trop loin, mais il était dans un tel état qu'il ne déchiffrait plus le moindre langage corporel. Les mots qu'il m'envoya étaient tels des lames enfoncées dans ma poitrine, ils m'empêchaient de respirer. Souffle coupé, je le regardais se diriger vers la chambre. Je tournais ensuite le regard vers la télé sans savoir ce qui s'y déroulait, les mots de Jorah tournaient en rond dans ma tête. De quel droit m'avait-il parlé de la sorte ?

Lorsque finalement il reprit place sur le canapé, il fit une remarque sur le programme qui passait à la télé. Mes yeux font le chemin entre la télé et Jorah puis entre Jorah et la télé, soudain, je me lève, me tourne vers Jorah et sans que je ne l'ai moi-même prévu, je lui décoche une gifle magistrale. Oui, il m'arrive d'être impulsif parfois.

- C'est pour tes paroles de tout à l'heure. De quel droit m'as-tu parlé comme ça ? Maintenant, je te présentes mes excuses, non pour la gifle, parce que tu ne l'as pas volée celle-là, mais pour tout à l'heure, c'était déplacé de ma part de t'embrasser alors que je t'avais dit que je ne voulais rien de toi en échange. C'est vrai que je ne veux rien de toi, mais je te l'accorde, c'est une façon étrange de le prouver. Deuxièmement, j'aurais mieux fait de fermer ma gueule lorsque je t'ai dit que tu Lui ressemblait, mais bref, tu veux que je te dises, c'est vrai, la première fois que je t'ai vu dans ma boutique, j'ai voulu t'aider à cause de cette ressemblance, pourquoi donc aurais-je pu vouloir le faire autrement puisque je ne te connaissais même pas. Aujourd'hui, ce n'est pas pour ça que je t'ai apporté mon aide, parce que si je ne te connais pas encore vraiment très bien, je peux t'assurer que je te connais assez pour te dire que la ressemblance avec lui n'est que physique et crois-moi, si je t'avais aidé seulement à cause de ça, je ne t'aurais pas ramené chez moi. Non, c'est toi Jorah que je veux aider, c'est toi que j'ai embrassé, pas son fantôme, mais bon, je suppose que peu importe ce que je vais pouvoir dire, tu ne me croiras pas. Putain. Tu sais quoi, tu as le choix, soit tu prends le lit, comme j'avais prévu de te laisser au début et j'irais sur le canapé, comme j'avais prévu également, ou alors, tu prends le canapé et je vais dans mon lit...ou bien sur le balcon, au frais. De toute manière, quoi que tu choisisses, je n'avais jamais prévu de dormir près de toi. Fait chier.

Il fallait que je me calme les nerfs. Je suis donc sorti sur le balcon et j'ai allumé une cigarette. Adossé au mur, je soufflais la fumée et essuyais mes yeux des perles salées qui glissaient sur mon visage. Les mots qu'il avait utilisé m'avaient blessés  bien plus que cela n'aurait dû. Pourtant, malgré tout cela, j'ai toujours envie de l'aider...j'ai toujours envie de lui, mais va lui faire comprendre que ce n'est pas à cause de sa ressemblance avec David...plus maintenant en tout cas.


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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 15 Nov - 8:43


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Cinglante la claque qui martèle la joue, arrache le sourire d’un coup, et chancelle le loup. Les billes assassinent l’autre, il est prêt à bondir, mordre et dépecer. Prêt à cogner, les poings tremblants d’une rage nouvelle, d’un sentiment qu’il n’éprouvait pas à l’égard de Sebastian. Une gifle. Tellement ridicule, féminin, pitoyable. La joue tremble de la douleur, le visage est tordu d’une expression terrifiante. Fauve. Mâchoires serrées. Jorah se retient. Ne pas bondir. Ne pas assassiner. Il n’est pas un assaillant, il n’est pas de ceux cherchant à vendre sa peau à d’autres. Remise en contexte. Monologue qui suit, paroles qu’il n’écoute qu’à moitié, animé par le désir de vengeance, par cette hargne qui coule lentement, colère qui se distille dans les veines. Les mots dégoulinent, ne semblent trouver aucune fin, rien pour arrêter celui qui déblatère sans cesse, ne reprend même pas son souffle. Des excuses, des incompréhensions, la peur, un chaos des ressentis. C’est ce qu’il se prend dans la gueule, des remarques, des attaques et de la peine, des émotions négatives, la peur. Fatras de trop de choses qu’il ne peut pas assimiler, comprendre. La raison de ses provocations, d’un doigt pointé sur la faille. A la fin, il n’a retenu que la moitié, qu’un fait : la ressemblance. C’est le partage des réactions, entre l’hystérie et la colère. Mélange hasardeux qui laisse exploser. Rire et spasmes alors que l’autre s’enfuit, rejoint l’air salvateur. Balcon pour un grand saut ?

Jorah reste quelques minutes sur le canapé. Deux options. Le rejoindre ou s’enfuir, ne plus jamais lui adresser la parole. Oublier. Chat curieux qui se faufile sur le balcon. Doigts glissant sur la vitre, tâtonnant. C’est un acte idiot, une bêtise que de revenir vers celui qu’il a troué par ses paroles. Assassiné l’esseulé. Il reste quelques secondes devant lui, à observer, à sourire gauchement. Cylindre dérobé, attrapé entre ses doigts. Fumée qui s’enroule à ses poumons, crachée. Soupir. « T’as le cœur troué, j’le comprends bien » Reprendre les mots, mauvaise idée. Une main qu’il pose contre la bouche de Sebastian, aucune force apposée, juste pour lui signifier de se taire, de ne rien ajouter, pas encore, pas pour le moment. « Tu parles d’trop… mais t’avais p’t’être besoin de ça » S’exprimer. Les autres parlent, ne se taisent jamais, lui encaisse. Aucun besoin de monologue, ses poings et autres gestes sont bien suffisants pour exprimer le fond de sa pensée. Cigarette qu’il envoie par dessus bord. Corps jeté contre l’hôte. « J’pense que t’as pas trop l’choix, j’dors avec toi, faudrait pas que t’fasses un cauchemar, ça m’emmerderait d’devoir traverser ton appart' pour venir t’rassurer » Baiser claqué à la joue. « Tu m’excuseras, mais y’avait un truc intéressant à la tv » Abandon du brun. Retour au salon. Fauve qui s’allonge.

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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyDim 15 Nov - 10:18


Broken Crown
Jorah & Sebastian
Je n'ai pas réfléchit un seul instant lorsque j'avais gifflé Jorah. Oui, c'est en effet la définition de l'impulsivité. Il aurait très bien pu mal réagir et m'en coller une à son tour, mais sincèrement, sur le moment, je m'en moquais complètement. Lorsque je suis emporté par la colère, je ne me rends pas vraiment compte de ce qui m'entoure et de fait, c'était le cas, je déversais ma colère, ma souffrance sur Jorah. Certes, il l'avait mérité, il ne fallait pas qu'il pense qu'il pouvait tout me dire sans qu'il n'y ait de conséquences, mais je ne voulais pas qu'il parte, je ne voulais pas qu'il retourne à la rue, et c'était malheureusement une des choses qu'il aurait pu choisir de faire. J'avais ensuite effectué un repli stratégique sur le balcon où j'ai pu prendre conscience de tout ce qui venait de se passer et c'est là, sur ce balcon que j'ai eu vraiment peur d'entendre la porte claquer, signe que Jorah serait parti. Je tendais l'oreille, espérant ne pas entendre ce fichu bruit.

Je ne l'entendis pas, à la place, j'entendais quelqu'un approcher. Etant donné que nous étions deux, cela ne pouvait être que Jorah. Je tournais doucement la tête vers lui, le voyant tenter de sourire, je fis la même chose. Comment réagir après une telle scène ? Que dire ? Comment briser ce silence qui commençait à me mettre mal à l'aise ? Jorah avait pris la cigarette que j'avais dans les mains, je l'avais laissé faire. Mon regard n'avait pas quitté Jorah tandis qu'il parlait. J'allais répondre quelque chose, mais il m'en empêcha en posant sa main sur ma bouche. Il avait raison, je parlais beaucoup trop, mais c'était plus fort que moi, depuis que je suis gamin, je suis un vrai moulin à paroles et ce n'était malheureusement pas aujourd'hui que j'allais changer. Il se serre un peu plus contre moi ou me serre un peu plus contre lui, je ne sais plus et je ne m'en plaindrais pas, loin de là. Un petit rire résonna contre sa main lorsque je l'imaginais dans la scène qu'il décrivait, lui fonçant dans ma chambre pour venir me rassurer après un cauchemar, cela aurait été assez comique. Je hochais positivement la tête, signe que j'acceptais le fait que nous allions dormir ensemble. Il dépose un baiser sur ma joue puis prend congé en retournant à l'intérieur, sur le canapé, sur lequel il s'étend. Je reste quelques secondes supplémentaires sur le balcon, mon regard balayant la ville qui s'est parée depuis longtemps de ses lumières, puis je retourne également à l'intérieur. Je m'installe à mon tour sur le canapé. Je regarde Jorah, qui semble captivé par le programme, puis je regarde ce qui se passe à la télé. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres.

- Oh...je vois.

Le même film que précédemment, j'aurais dû m'en douter étant donné les bruits qui s'échappaient de la télé.

- Si tu veux mon avis, je trouve que cette fille fait beaucoup trop de bruit. Il ne faut quand même pas exagérer, même si le plaisir qu'elle ressent est immense, il n'y a pas de quoi se péter les cordes vocales.

Avais-je déjà précisé que je ne pouvais m'empêcher de commenter lorsqu'un film passait à la télé ? Non ? Oh c'est bête, j'aurais dû.


Emi Burton
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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyLun 16 Nov - 9:18


Hiraeth . a home sickness
for home you cannot return to,
or that never was


Carcasse avachie dans le canapé. Les yeux vagabondent sur l’écran, observant le défilé d’images. Corps emmêlés. Rien de glorieux, rien d’intéressant mais Jorah n’a pas le courage de tendre le bras. Attraper la télécommande. Changer de chaine. Bouger. Quelques centimètres de sa main, et c’est déjà de trop. L’intérêt se fait absence. Un œil se lève vers la silhouette revenant dans le salon. Lui qu’il n’espérait pas revoir, dont il attendait les accusations. Encore une fois, c’est la surprise, l’incompréhension. Haussements d’épaules à la remarque, le jugement pour le programme qu’il n’a pas changé. Evidemment que ça ne le laisse pas indifférent. Curiosité pour la fille matraquée. Pas à son gout, mais l’imagination fera le reste. L’écran est abandonné. Regard vissé sur le brun. Les mots provoquent son intérêt. Malice d’un sourire. « T’es du genre silencieux ? J’pensais le contraire, mais ça reste à voir… » La provocation dans laquelle il s’engouffre un peu plus à chaque seconde, d’autant de limites qu’il explose. Ce n’est pas nécessairement  à l’envie d’aboutir par les gestes. C’est dans son caractère, de toujours s’approcher, de mordre un peu, de savoir où se placent les dernières barrières des autres. Redressé sur le canapé, la tête se tourne vers l’écran. Intérêt pour les changements.  Des hommes. Hurlements de truie en moins. Mais toujours le mensonge. Rien qui pourrait le faire bander à voir deux colosses se fracasser. « T’as le droit de changer d’chaine » Le droit de… alors qu’il n’est pas chez lui, invité chez un autre et le voilà à donner des commandes.

Debout, il erre un instant avant de rejoindre le couloir, puis la chambre qui provoque un sentiment d’écoeurement. Est-ce que… il s’imagine la présence d’un fantôme ; cadavre flottant. Lui qui ne croit pas à toutes ces conneries, le voilà craintif. Pas silencieux alors qu’il s’accoude à la fenêtre, non décidé à dormir. « T’peux dire au fantôme de ton mec d’pas m’étrangler pendant la nuit ? » Sujet qui revient, encore et encore. Jorah tourne le dos, regard vissé vers le ciel.

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MessageSujet: Re: broken crown (sebastian)   broken crown (sebastian) EmptyLun 16 Nov - 13:34


Broken Crown
Jorah & Sebastian
Suis-je silencieux dans ce genre de...situation ? Et bien en fait, pas vraiment, mais je ne suis pas au point de réveiller tout le quartier. Enfin cela dépend comment c'est fait bien sûr. Etant chez moi, je pourrai changer de chaîne, parce que je n'ai jamais vraiment apprécié les films de ce genre, surtout pour hétéro, rien qui éveille mon désir là-dedans, ou alors il faut que je fasse travailler mon imagination, mais ce soir je n'en avais pas envie. J'esquisse un sourire mutin en direction de Jorah.

- Et bien en fait, ça dépend...ça dépend de plein de choses, du partenaire notamment, mais crois-moi que si j'en avais un comme celui qui est en ce moment à la télé, je pourrais lire un bouquin pendant l'acte, cela me permettrait au moins de ressentir un peu de plaisir. Ce type s'y prend comme un manche et ce n'est pas comme ça qu'il la fera grimper au rideau.

J'aurai bien dit à Jorah quelque chose comme "pourquoi, tu veux vérifier ?", mais même si je ne suis pas prude, j'ai rarement été direct, je préfère les sous-entendus, c'est beaucoup mieux, enfin à mon humble avis naturellement. Ah tiens, l'image change, maintenant deux hommes 'y trouvent. Ouais, guère intéressant, je ne sais pas qui est le producteur de ce film, mais je suis en train de me demander s'il ne s'est pas forcé pour le tourner. Enfin bref. Un petit rire amusé s'échappe de ma bouche lorsque Jorah m'autorise à changer de chaîne.

- Merci, c'est gentil, mais...je ne vais pas m'éterniser sur le canapé ce soir, si c'est pour voir des navets comme ça, autant aller se coucher.

Jorah se lève et je fais de même, mais s'il se dirige avec hésitation vers la chambre, moi j'en profite pour terminer de ranger un peu ma cuisine. Je ferai la vaisselle demain, mais je n'aime pas laisser la table en désordre comme ça. Lorsque enfin ma cuisine a un aspect beaucoup plus présentable, je rejoins Jorah dans la chambre. J'avance doucement et je me rapproche de lui, néanmoins, je ne me colle pas à lui, mais je suis assez proche pour entendre ce qu'il dit. Je ne vois que son dos. J'esquisse un sourire.

- Et bien, et bien, on a peur d'un misérable esprit de rien du tout ?

Je peux comprendre son angoisse, alors doucement, pour ne pas l'effrayer, je pose une main sur son bras droit.

- Ne t'en fais pas, il ne te fera rien. S'il le faut, je ferais barrière avec mon propre corps.

Je me détournais puis me mis en caleçon pour pouvoir me coucher. J'ouvris mon lit, enfin ma couette et je me glissais dessous. Je tournais ensuite le regard vers Jorah.

- Aller, viens te coucher, la zone est dégagée et puis, n'oublie pas, tu dois veiller sur moi...si jamais je fais un cauchemar.


Emi Burton
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