A piece of brownies. - Alixad

A piece of brownies

J'avais passé une journée plutôt banale, pour une fois. Pour une fois oui, entre le retour de Ronn et ce qui aurait pu m'arriver en boîte la dernière fois. C'était rare les journées où je ne faisais rien, ne croisait personne que je n'avais plus vue depuis des mois. Et c'était le cas aujourd'hui. Je dois dire que j'en étais plutôt heureuse puisque après tout je ne voulais pas passer encore une journée à voir des gens que je ne voulais plus voir. Puis je ne sais pas trop pourquoi j'eus envie de faire des gâteaux et aussi de voir Alix. Des envies étranges de temps en fait. Comme Alix n'était pas quelqu'un de compliquer et qu'il aimait énormément les gâteaux j'avais décidé de faire un brownie au chocolat (de toute façon les brownies à la fraise ça existe pas.) j'avais enfilé un simple pull et un jean est une fois que le gâteau était cuit je décidai de partir de chez moi, j'enfilai ma veste en prenant le gâteau encore chaud dans mes bras.

J'avais pris ma voiture et je m'étais garé devant son immeuble. Je ne sonnai pas à l'interféron puisque je connaissais même le code de celui-ci alors si je voulais lui faire une surprise je lui la ferrais-t-elle qu'il se doit. Je tapa alors le code sur l'interphone et monta les escaliers. Je frappai à sa porte, bon ça gâchais un peu l'effet de surprise mais il faut dire que je ne comptais pas non plus rentrer chez lui d'un coup et hurler que j'étais là je pourrais lui faire peur. Mais j'attendis un moment avant qu'il ne m'ouvre puisqu'en fait il ne le fit pas alors je rentrai par moi-même. "Alix c'est Zizi!" En fait ça c'était le surnom que tout le monde me donnait alors c'était même une habitude pour moi après tout dépendais de la personne qui prononçait ce surnom. Mais je le vis assis sur le sol de la cuisine alors je pris peur, je m'inquiétai pour lui. "Alix?..." Je m'accroupis à côté de lui après avoir posé mon brownie sur le comptoir de la cuisine.

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« A little piece of brownie, to defeat the sadness. »
Une vaste odeur de cigarette froide qui ternit l'éclat latent de la pièce et la fragrance de chèvrefeuille habituelle. De fins rais de lumières qui s'étendent sous les stores presque clos, de sorte à laisser entrer un ersatz de luminosité dans le lieu. Le désert, le capharnaüm, un maelström indescriptible, plus dans sa tête que dans l'état de l'appartement. Trois jours, trois putain de journées prostré sur le lino de la cuisine à regarder le mur d'en face, grillant clope sur clope. Cheveux sales, habits remplis de moiteur, les joues légèrement chaudes, le regard vitreux. Il tire une centième taffe, la gorge aussi déchiquetée que les rocailles le sont en bord de mer. Crache une volute de fumée qui vient se répandre en halo tout autour de sa mince silhouette. Aussi étrange que cela puisse paraître, il n'y a rien de dramatique dans cette situation. C'est ce qu'il affectionne du doux nom de "phases". Des périodes blanches, sans états d'âme, sans envies, sans besoins, sans rien. Le néant intergalactique aussi bien dans son coeur que dans sa tête. Comme si une pression du doigt s'était effectuée sur un bouton, une pause complète de son organisme. À peine assez d'envie pour se nourrir, pour boire quelques gorgées, pour se déplacer jusqu'au trône, mais toujours revenir à cette même place. Adossé au comptoir de la cuisine, le fidèle cendrier à ses côtés, dans lequel il dépose le bâton de mort. Sur le petit monticule de cadavres déposés là, des minutes, des heures, des jours auparavant.

Et là qu'une main tambourine gentiment sur la porte, il relève un peu sa tête, avant de regarder ailleurs. Si l'énergumène possède un tant soit peu de relationnel humain avec lui, il sait que sa porte est presque toujours ouverte. D'ailleurs, le grincement significatif de celle-ci lui indique que c'est le cas. « Alix, c'est Zizi ! » La belle, la douce, l'hallucination lumineuse de ses journées. Elle accoure, elle s'inquiète, il ne peut que sourire, malgré l'habitude, il finit toujours par créer quelque chose dans leurs coeurs, dans ces situations. « Alix ? » Il sourit, encore et encore. Un doux rehaussement de lèvres dans sa direction. Elle s'est accroupie à sa hauteur, il tend une main pour venir cajoler une mèche de cheveux. « Princesse Zelda. » Sa voix est éraillée, par des journées sans débiter un seul mot, par trop de cigarettes consumées. Mais elle est là. Toujours à venir chez lui avec une petite douceur pour régaler ses papilles. Il existe en ce monde des gens, dotés d'une gentillesse incroyable. « C'est une phase, ne t'inquiètes pas. Il m'arrive parfois d'avoir un petit passage à blanc mais comment rester dans cet état quand on m'amène un rayon de soleil pour raviver l'obscurité ? » Puis un parfum qui vient raviver ses sensations olfactives, le délicat fumet du chocolat, du sucre, du beurre. De la gourmandise incarnée. Un sourire, encore plus large. « Du brownie ? Tu sais comment toucher mon coeur de la plus merveilleuse des manières. »