ghost of you ☆ tu te souviens. tu te souviens de tout. le repère de corsaires, le qg des super-héros (celui qui s'est envolé). tu te souviens de l'odeur du chocolat fondu dans l'après-midi par vos trois paires de mains vernies. tu te souviens de votre complice : l'obscurité. et de votre abris de canapés. tu te souviens du tintement des clés dans la serrure, de la crinière de feu dans l'embrasement de la porte. tu te souviens du faux silence. celui dans lequel flottaient vos étincelles de rires, n'attendant que d'exploser. et puis la surprise, vos voix qui partent en live, vos sourires qui s'illuminent sous les confettis, vos corps qui soufflent doucement du bonheur de quitter la position trop longtemps adoptée. les mecs qui jouent les prétentieux, les filles qui préfèrent les modestes. tous noyés dans l'amour. parce que la rouquine elle pleure. puis elle rit. parce que la rouquine elle a jamais vécu ça. parce que la rouquine elle a jamais vécu vous. parce que c'est beau d'exister ensemble. les mains qui claquent, les bras qui s'enlacent, les doigts qui s'enserrent, les baisers qui s'envolent. c'était vous. mais c'était surtout envy, envy, coeur du corps, joyaux de la couronne. envy qui tend les bras, qui rassemble des pièces de puzzles différents pour n'en faire qu'on seul et même tableau. qui l'encadre. qui l'accroche. le décroche. le trimbale à travers l'univers. et soudain, envy qui s'effondre, son oeuvre qui se fracasse. les pièces qui se morcellent. se détachent. et un an, juste un an plus tard, la rouquine ne fait plus face qu'à son seul reflet. l'amour s'est noyé. alors toi, toi, noa qui ne t'intéressais qu'à envy, qui n'avait d'yeux que pour la brune, toi, noa, qui connaissais à peine le visage de la rouquine et encore moins son prénom, toi, tu prends tes jambes, tu traverses la ville silencieuse, les ruelles mortes. tu bats des talons sur l'asphalte froid, sans même jeté un regard à ton amante lunaire qui entame son tour de garde. pourquoi ? parce que tu te souviens. j'ai pas acheté de gâteau, mais j'ai cueillis une fleur. faudra t'en contenter. micah.

ghost of you ☆ la chevelure de feu aux yeux d'océan. la fleur sauvage. la rescapée. la même que tu considérais comme simple décoration de salon, tapisserie de salle-à-manger. sans vraiment en avoir conscience. sans vraiment l'avoir demandé. bien trop aveuglée par l'éclipse. bien trop noyée par le tsunami. envy. et quand envy s'est éteinte, tout ce que tu as pu trouver de l'autre côté de sa silhouette disparue, tout ce que tu as pu extraire des restes de son ombre, c'est elle. micah. et pour rien au monde tu n'aurais pu songer à la considérer réelle, à l'accepter comme une partie d'elle, de envy, de ta envy. elle n'est pas assez drôle. elle n'est pas assez originale. elle n'est pas assez déjantée. elle n'est pas assez brillante. elle n'est pas assez. une pâle copie d'astre, à peine un rayon, à peine un reflet sur l'eau trouble. à peine. et pourtant, tu suis son appel de détresse, son cri, son sos. tu y réponds comme à une promesse de nirvana, tu empruntes la route que l'on te trace comme un boulevard vers le paradis. merci. tu ignores même qui parle : toi ou elle ? qui est reconnaissant d'être là, maintenant ? pour qui agis-tu vraiment ? elle ou toi ? d'un sourire déformé, tu éclipses tes questions et, en forçant ton entrée dans l'appartement, ta fleur pour seule arme, tu balayes le sanctuaire du regard. tes souvenirs sont floués par la mélancolie de la nostalgie alourdie par ce lieu lourd de souvenir, mais le décor semble être le même. les détails qui remontent à la surface de ton cerveau correspondent. comme dans un jeu de memory. j’espère ne rien interrompre. pas d'amant caché dans le placard ou la salle de bain ?, demandes-tu d'un sourire en déposant la fleur dans un verre vide sur un buffet à porté de main. après un silence et un soupir, tu fais volte-face vers la rouquine. je suis pas le genre bon anniversaire, c'est vraiment banal et visiblement pas très juste vu le sourire sur ton visage. mais c'est pas grave, y'a d'autres moyens : un téléfilm à la con, un jeu de société bizarre, une escapade nocturne. c'est ta soirée., d'un geste vif, tu sors ton portable de ta poche, pianote sur l'écran, rengaine. notre soirée. et en errant dans la pièce, promenant ton regard sur les petits détails qui font le charme d'un temple, tu débites on n'a jamais vraiment essayé, toi et moi, hein ? je dis pas qu'on devrait. je vais pas te sortir une connerie à la c'est ce qu'elle aurait voulu, même si.. c'est certainement ce qu'elle aurait voulu. j'm'en fous. j'y arrive pas. j'y arriverai peut-être jamais. mais, je suis là parce que je me suis souvenue et que je pouvais pas oublier. c'est autre que je ne ferai jamais. oublier. ce dernier mot s'éteint dans ta gorge quand tes yeux tombent sur l'écran. son visage. vivant. souriant. figé dans le temps. ton coeur qui dérape. tes mains qui tremblent. tes jambes qui flanchent. les tripes sans dessus-dessous. la rage dans l'âme. les rancœurs sans fondements qui refont surface. et au milieu de tout ça, un pourquoi? qui disparaît dans un souffle. tu sais pourquoi. tu sais très bien. parce qu'elle ne peut pas oublier.