les rêves sont des souvenirs. les souvenirs nos rêves.

levi, il déambule dans les rues de siloam springs. sans trop savoir où il va d’ailleurs. sûrement quelque part où il vivra de nouvelles choses qui finiront par n’être que des simples souvenirs avec le temps. des images. des couleurs. des émotions. des sensations. ces souvenirs à levi sont un mélange de tout ça. une sorte de patchwork trop complexe pour lui. un mélange de ces odeurs et de ces sons. un peu comme le souffle d’un vent d’hiver qui glace son visage. comme l’odeur de la pluie sur les routes chaudes de juillet. ou encore comme les cris des enfants jouant dans le parc quand le soleil réchauffe l’atmosphère. toutes ces choses qu’il garde inconsciemment en mémoire. de ce bonheur intense que lui avait procuré son premier baiser à la souffrance d’une première disparation.  il y a tant de choses qu’il ne se voit pas oublier levi, tellement elles le façonnent. à l’inverse, tant de choses qu’il aimerait oublier. oublier des sentiments pour mieux les taire. oublier des personnes pour ne plus avoir mal.  ironique quand on sait que sa seule hantise dans la vie est d’être oublié. devenir encore plus invisible aux yeux des personnes. c’est ce qu’il est devenu levi pourtant. pour une poignée de gens en tout cas, il n’existe pas. pour elle, il n’existe plus. alors levi, quand il croise son regard, il lui dit le premier truc qui lui sort par la tête. c’est con. son prénom et un salut venu d'ailleurs. « salut masha. »  c’était comme un réflexe. dans le pire des cas, sûrement allait-elle partir sans lui prêter attention. dans le meilleur, sûrement allait-elle lui demander s’ils se connaissent. il allait se retrouver sacrément con levi. et puis il déteste ça, se remémorer ce passage de sa vie. ces souvenirs de lycéen solitaire. levi, le gamin qui rase les murs et qu'on ne remarque pas.

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