NOA COBBS   atom & noa, deux planètes qui entrent en collision. deux mondes qui s'entre-choquent. deux univers qui n'en font qu'un. flammes ardentes, fournaise éternelle, brasier incandescent. certains appellent ça l'enfer, eux ils en font leur paradis. tout ce qu'ils touchent se transforme en or. et pourtant, atom, il ne veut que passer. ombre furtive, passager invisible. le pas léger, voyageant sous le regard lumineux de son unique amante, la lune. atom ne souhaite rien de plus que disparaître. et noa, elle s'interpose. sans le vouloir. sans même s'en rendre compte. elle lance un appel de détresse dans les profondeurs de la nuit et atom se le prend d'plein fouet. un pied dans le vide, le bout des doigts à deux pas de toucher les étoiles, la tête renversée vers le ciel et l'astre stellaire comme une auréole angélique trônant sur ses cheveux d'or. bordel ce qu'elle l'aveugle. c'est pas une simple étincelle, c'est tout un feu d'artifice. un feu d'artifice dont les couleurs éclatent chaque soir dans le ciel. chaque soir elle s'installe sur cette même parcelle de toit. et chaque soir il revient l’observer depuis le bas de l'immeuble, à l'ombre des ruelles. quelques soirs les passants lui jettent de regard apeurés, des regards de mépris, d'autres soirs ils baissent simplement la tête en accélérant le pas. et un certain soir, un duo de types bourrés vient lui chercher des noises. ce soir là, noa baisse la tête. ce soir là, elle le voit. elle le voit, deux types gémissants et pissant l'sang à ses pieds. alors il file. il fait ce qu'il sait faire de mieux : disparaître. mais cette seconde, la seconde la plus longue de toute son existence, cette seule seconde ne cesse de le hanter. il en rêve tellement qu'il finit par croire que ce n'était qu'une illusion, qu'il a tout inventé. il finit par croire que noa n'existe pas, qu'elle n'est qu'une chimère. une hallucination. création fantasmagorique de son esprit tordu d'ermite sans coeur.

LES ANARCHISTES   deux mecs dans un ruelle sombre, échauffés par l'alcool. un clown blanc et un ours peluche hargneux. deux ados qui savent pas ce qu'ils foutent. deux amis qui tombent sur un pervers les yeux rivés sur l'une des leurs. le coup part. cinq doigts fracassés dans un estomac. et la première seconde, atom ne bronche pas. ils sont pas méchants, il le sait pertinemment. ils sont juste idiots. mais les insultes fusent. les imbéciles ne semblent pas décidés à s'éclipser gentiment. alors atom démarre au quart de tour. il les fout au sol en quelques mouvements, leurs fait manger le bitume d'un clignement de paupière. si seulement il savait. si atom savait, peut-être qu'il réfléchirait un peu mieux, un peu plus. trop tard. quand il relève les yeux vers la lune, celle-ci lui renvoi son regard. ces deux types, ce sont ses amis. même plus que ça : une partie de sa famille. et comme un con, atom les a fractionnés. maintenant, c'est toute l'équipe qu'il a sur le dos. et pourtant, atom s'en fout. ce qui l'inquiète, c'est ce qu'elle a elle dans la tête.