you can be alice i'll be the mad hatter
01 PROFESSIONAL Depuis sa plus petite enfance, elle était une de ces sales gosses, une pertubatrice, une faiseuse de loi. Son opinion était presque similaire aux faits, elle savait déjà ce qu'elle désirait, et par ailleurs ce qu'elle trouvait injuste, tout au milimètre près. Elle savait, et sait encore, faire la part des choses entre l'injustice totale et exorbitante, et entre les petites niaiseries d'enfants inutiles, auquelles une bonne correction de pensée ne servirait pas à grand chose. Mais dès lors qu'une injustice intolérable à ses yeux se montrait, elle sortait de sa coquille et montait de manière imagée sur ses grands chevaux, pour exprimer son point de vu clair et précis, sans que personne n'ai le courage de l'interrompre. Après avoir finit son discours, elle se rasseyait habilement sur sa chaise sans un mot, tranquillement, redevenait ce personnage fantôme qu'elle incarnait si bien sans que personne ne sache qui elle était réellement. Personne ne l'a d'ailleurs jamais su, et pour cause : son talent inné pour le mensonge menait tout le monde en bâteau. Arabella n'était pas jusqu'à ce qu'on appellerait mythomane. Mais elle avait une passion pour enjoliver sa vie, rendre ces rues en macadam bien tristes en un monde dont elle seule avait la clé. L'imagination d'une enfant, c'est bien beau, mais elle garda cette qualité jusqu'à l'épuiser aux portes de l'âge adulte. Elle mentait si bien, que ses parents, tout son entourage en venait à ne pas la connaître. Ils ne savaient en aucun cas réellement ce qui se cachait derrière cette petite tête brune silencieuse. Hyperactive depuis sa plus jeune enfance, elle développa de l'insomnie sévère, sans pour autant en faire part à ses parents. Elle dormait durant les récréations, et le fait toujours durant ses pauses clopes. C'est donc dans cette atmosphère qu'Arabella grandit, sans réels amis, ni proches à qui se confier, le cerveau toujours un peu trop à gauche, ou bien trop à droite, toujours dans la lune, à rêvasser d'un monde meilleurs, se demandant au moins une vingtaine de fois par jour ce qu'elle fichait sur cette planète, rêvant d'autres horizons. A sa quinzaine, elle entra au lycée, et y fit la rencontre nouvelle et inatendue, pourtant bénéfique, d'une demoiselle surnommée Evie, puis de toute sa bande. Elle se lie d'une forte amitié avec eux, et son imagination débordante les attractaient à elle, et les aidaient même, car elle contribua à l'écriture des chansons du groupe musical d'adolescents. C'est à cette époque que son addiction au tabac se mit en marche, ses tout nouveaux amis l'incitant légèrement, puis elle se mit à dépenser toutes ses économies, même à taxer ses parents en leur inventant des excuses pour en dégoter de l'argent et aller acheter un paquet de cette drogue qui la consumait à petit feu. Ses amis s'ouvraient à eux, et elle ressentit pour la première fois une once d'amitié envers eux, un amour platonique mais réel, les battements de son petit coeur qu'elle croyait éteint se révélèrent grâce à ces nouveaux personnages qui venaient d'entrer dans le film de sa vie. Et tous ces sentiments qu'elle avait étouffés naturellement durant toute sa vie, ils ressortirent petit à petit simplement pour ces personnes, et son état de "machine humaine" s'effaça. Elle était toujours perdue, avec son ancien entourage, elle ne se sentait jamais à sa place, pourtant elle avait essayé. Ses nouveaux compagnons, bien au courant de ses problèmes d'hyperactivité, lui proposèrent de venir avec eux en tournée, ce qui lui donnerait l'occasion d'être en mouvement et d'être autonome et isolée de tout ce monde qu'elle ne comprenait jusqu'à lors pas.
she's made of outer space
02 THE TOWN A l'âge de ses dix sept ans, le jour de son anniversaire, elle prend la décision fatidique de fuguer, accompagnée de ses amis très chers, dans leur van. Elle quitta ses "proches" auquels elle ne portait pas plus d'attention qu'un bourge à un clochard dans la rue, et laissa une note extrêmement minimaliste à ses parents : "Au revoir." Rien de plus simple mais pourtant explicatif que cette note, ils ne méritaient pas en tous les cas qu'elle s'explique où qu'elle leur dise où elle se rendait, non pas qu'il s'y intéressaient d'autant plus. Elle laissa tout moyen de communication possible chez elle, comportant son téléphone, simplemement. En effet, ses parents, étant sûrs que leur fille savait pertinement ce qu'elle faisait et les répercussions que ça pourrait avoir sur son entourage, expliquèrent au lycée et à ses "connaissances" qu'elle venait d'intégrer un autre établissement, pour son bien, sans pour autant savoir eux-mêmes la cause de ce départ. Ils sentaient bien que ça allait arriver, et ils savaient d'ailleurs qu'ils ne trouveraient aucun moyen de l'arrêter dans son élan d'autonomie. Ils ne lancèrent pas d'avis de recherche, et continuèrent de vivre leur vie paisible de cinquantenaires fatigués dans leur petite bourgade qui ne figure pas sur les cartes.
Arabella partit, accompagnée de ses proches, une tournée en Anglerre, puis s'arrêtèrent et mirent en place une tournée en Amérique du Sud, qui s'annonçait pour dans quelques mois. Ils résidèrent donc dans plusieurs motels aléatoires dans le Nord du Royaume Uni, découvrant de nouveaux paysages, tout ceci avec l'argent qu'ils avaient gagné grâce aux concerts qu'ils avaient orchestrés. La jeune fille avait d'ailleurs "emprunté" un bon paquet d'argent à ses parents, et s'en servit pour manger et voyager aux alentours.
Ils partirent tous ensembles, rêvant de ce qui les attendait dans cet énorme pays qu'ils allaient traverser.
Une fois arrivés, elle décida de rester seule et de s'offrir un minuscule logement dans le Maryland, près de la mer, abandonnant sa quête à l'impossible avec ses amis, les laissant partir et continuer d'avancer sans elle.
happy birthday you are messing up your party
03 ADAPTATION Elle prévint finalement sa famille, leur annonçant qu'elle allait bien, mais gardant son lieu d'habitation un secret. Aux portes de ses dix-neuf ans, son argent si bien acquérit et pourtant précieusement économisé s'épuisa, et son compte en banque resta quelques mois dans le rouge tandis qu'elle était au chômage, à la recherche désespérée d'un emploi. Elle finit par trouver un travail dans un hôtel miteux en tant que femme de chambre, où ses horaires n'étais pas paradisiaques et ses supérieurs non plus.
why won't you let me go
06 LIVE FOR (ft.Drake)Arabella, toujours en mouvement, changea souvent de résidence, jamais pleinement satisfaite de son logement, et bien qu'elle soit indulgente, la recherche de la perle rare à bas prix était un de ses constants passe-temps. Elle rencontra un nombre apocalyptique de personnes, enchaîna les petits boulots comme par exemple dealer ou cuisinière à la section boeuf dans un fast food. Puis un soir, alors qu'elle était ce qu'on peut appeler communément "complètement déchirée", elle fit la rencontre d'un jeune adulte -qui était au passage dans le même état qu'elle- surnommé Sky, avec qui elle échangea de longues conversations dépourvues de sens, mais ça leur plaisait bien, à tous les deux. Ils restaient eux mêmes et ne se posaient pas de questions l'un à l'autre, tout les deux gardant leur intimité sur leur passé, similairement pudiques par rapport à tout ce qui est arrivé. Mais plus rien ne comptait. L'argent n'existait pas, le temps non plus, ils étaient juste tous les deux, sirotant leurs boissons et papotant tels des comères absolues, à propos de tout et de rien. En gardant son numéro de téléphone bien précieusement, elle appris durant une conversation échangée habituellement avec son nouvel ami, qu'il était barman dans une ville appelée Siloam Springs, qu'il était là simplement en weekend et qu'elle pourrait trouver un travail facilement et bien payé à cet endroit. Ecoutant les conseils de son partenaire, elle quitta cette ville à laquelle elle n'était absolument attachée, pour le suivre.
i'm the king and you're the queen and we will stumble through heaven
am i in love with you or am i in love with the feeling
07 WANDERLUSTArabella devient finalement barmaid de nuit dans l'exact même bar que son ami. Leur relation nouvelle et pour le coup absolument différente des très peu nombreuses relations qu'elle n'ai jamais eu, et cela lui plaisait. Il était différent de toutes les personnes qu'elle connaissait, toutes les personnes qu'elle n'avais jamais vu ou rencontrées. Leur amitié était similaire à un feu de joie allumé en une seule fois que personne ne saurait éteindre. Chaque centimètre carré de peau de son ami était significatif pour elle, le temps qu'elle avait passé avec lui aurait pu être utilisé d'une autre manière, peut être plus juste, mais avec lui elle n'attendait rien, elle n'avait besoin de rien, et sa simple présence pouvait stopper les guerres, et en redémarrer d'autres, elle n'en doutait pas. Toujours pas aujourd'hui, d'ailleurs. Elle emménagea non loin de l'habitation de son ami, dans un studio au dernier étage d'un bâtiment pourtant court sur pattes, comme elle le dirait. Elle continue de bouger, de réfléchir et d'observer les gens dans la rue, sur les affiches publicitaires et dans les clips vidéos qui passent sans cesse dans son petit écran de télévision de 24 pouces. Elle reste elle, même ci cela ne la définit en rien, personne ni elle même n'a réussi à mettre le doigt sur sa véritable personnalité, on ne peut rien deviner, comme on pourrait dire, le diable s'habille en Prada. Ils connaissent tous les basiques évidemment, comme par exemple sa couleur préférée, sa soupe favorite. Ses souvenirs s'estompent mais pas elle.
you were red, and you liked me cause i was blue