Étant enfant, il était ridiculisé par les garçons de sa classe parce que sa mère l'avait forcé à garder les cheveux longs, trouvant que ça lui allait à merveille : avec son joli minois et sa crinière, additionné de son prénom, c'était la combinaison parfaite pour quelques années d'enfer. ≈ En parlant de femmes, son existence se résume à des relations chaotiques avec certaines d'entre elles : sa tante a eu des gestes que l'on ne considère pas comme sains envers un membre de sa propre famille. Ce n'est jamais allé jusqu'au bout mais il n'en a pas parlé à sa mère, ne voulant pas créer de conflit brutal au sein de sa famille. Mais il a longuement été traumatisé par cette période de son enfance et cela a crée une réticence à se lier à des femmes. ≈ Il a toujours été passionné par le théâtre, depuis l'école primaire. Il s'est toujours senti plus vivant à pouvoir se mouvoir d'un personnage à un autre, à pouvoir devenir quelqu'un l'autre, l'espace de quelques scènes. À revivre des époques, des mouvements de pensée, des histoires d'amour, de haine, de mélancolie. ≈ Il aime la musique, par toutes les pores de sa peau, il ne vit pas sans mélodie qui s'infiltre dans ses oreilles, sans harmonie qui vient secouer ses neurones. Il aime errer dans les rayons remplis de vieilleries musicales, passer quelques morceaux au gré de ses envies, divaguer sur Led Zeppelin, Kurt Cobain, sur d'autres ombres que l'on a peut-être pas assez vus sur scène. ≈ Il lui arrive de se balader, pécos au bec, histoire d'être un peu loin, un peu flou, histoire d'arrêter de penser, de ressasser, d'imaginer un million de choses. ≈ Alix, il aime le sucre. Il aime façonner la pâte, saupoudrer de cannelle, de cacao en poudre, il aime la crème chantilly, les meringues, les éclairs au café. Il a toujours aime se noyer sous les pâtisseries, sans jamais prendre un gramme. C'est le premier à baver devant les vitrines de boulangers, à ne jamais aller travailler sans son petit plaisir gustatif du matin, accompagné d'un café noir. ≈ Alix, il est gâté par la nature, dirait-on. Cette mince silhouette d'un mètre quatre-vingt possède une maladresse touchante, parfois exaspérante, une gaucherie dont certains se souviennent. Les marches ratées, les tasses renversées, les étalages dévastés, c'est la marque du blond aux yeux doux. ≈ Canaliser une certaine énergie qui bouillonne, qui semble vouloir s'échapper. C'est par l'eau, purificatrice, qui s'étanche cette soif de vouloir tout envoyer valser, parfois. Dix ans qu'Alix pratique la natation pour se détendre, pour de distraire, pour s'apaiser. ≈ La cigarette c'est ujne longue histoire, une relation douteuse, au fond, malsaine. Mais clope au bec, c'est comme ça qu'ils le connaissent tous. La fumée qui l'entoure, autant que les secrets qu'il renferme, sont des aspects de lui qui ressortent vivement. Il aimerait bien arrêter, mais c'est une compagne bien trop précieuse. ≈ Parfois, c'est un connard. Un vil mécréant qui se complaît et jouit de la fascination qu'il exerce. Alix c'est le garçon le nez plongé dans ses textes de théâtre ou sous le bureau de sa professeur de littérature à l'époque. C'est le garçon qui se perd, volontairement, dans le paradoxal, qui s'enfonce parfois les ténèbres pour remonter tout en haut, vers le ciel. C'est celui qui sourit et qui envoie bouler la seconde d'après, pour de mystérieuses raisons. C'est le garçon qui erre dehors tard la nuit, qui passe des jours esseulé dans son appartement à écouter du hard-rock en dessinant on-ne-sait-quoi. C'est un feu-follet, jamais où ne l'attend, toujours où l'on ne l'attend pas.