forgetting
that we're sailors
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minuit sonne, et morphée n'est toujours pas arrivé. il se fait désirer ces temps-ci, il s'amuse avec les esprits. et baptist en fait partie. chaque soir, il pense. à tout et à rien. à ses journées, ses nuits, sa vie. à noa. à sage. à masha. mais pas à lui. il ne pense pas à ces traces violacées qui s'dessinent sous ses pupilles, il ne pense pas à son cœur qui s'est pas encore reconstruit. mais quel cœur ? quel cœur ? il a pas de cœur baptist, il l'a bien compris. il l'a vu dans les prunelles de sa brune. c'est qu'un monstre, un brigand qui s'est emparé de toutes ses années. alors il s'lève, il enfile un jean et un t-shirt pas trop crade. il attrape blouson, baskets, clefs et clopes en quatrième vitesse. puis, il claque la porte de son appartement. dehors, y'a de la vie, de l'agitation, des lumières et du son. il ne se mélange pas, s'extirpe de la foule de jeunes venue raser les boites de nuit. il n'prend pas sa voiture, il préfère marcher pour prendre l'air. alors il marche longtemps, beaucoup trop. il se retrouve dans un autre quartier. et il se rend compte qu'il est près du parc. alors, il s'avance et pousse la grille. ça grince. ça brise la nuit. ça brise son cœur. il souffle.

baptist fait quelques pas, passe sous les lampadaires qui lui éclairent le chemin. et là sous le faisceau de lumière il aperçoit une ombre. une ombre qui se dessine bientôt en silhouette humaine. c'est lui. milo. il le reconnaîtrait entre mille. il est assis, sur le banc à contempler les étoiles. les mêmes cernes violacées sous les paupières. baptist sourit. parce qu'il a trouvé un ami. une connaissance plutôt qui la nuit devient un ami. il s’assoie à côté de lui. sans un mot, ni un regard. ils ont l'habitude maintenant, de ces longs silences pour dire bonsoir. baptist lève son visage et aperçoit les étoiles qui brillent, celles qu'il avait l'habitude de voir dans les prunelles de masha. pourtant, lui n'a pas le droit d'être triste. non, il ne peut pas. il n'a rien perdu dans les incendies contrairement à tout ces gens. comme ces jeunes qui sont v'nus danser, boire et fumer pour oublier en ce début de weekend. c'est comment seattle ?, il demande finalement en brisant le silence. il se souvient de ce jour où milo a débarqué à la gare de siloam, et il sourit. seattle ça doit être beaucoup plus différent que la petite ville qu'est siloam spring.

forgetting
that we're sailors
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apparemment c'est beau seattle. grand aussi. tu devrais y aller, un jour. parce que seattle, ça vaut le coup., milo ajoute avec un soupire. pourquoi pas. un jour peut-être, lorsqu'il fera le tour du monde. il est jamais sortis de sa petit bourgade, alors une ville comme seattle ça l'fascine un peu. et comment tu trouves siloam ? j'veux dire, ça doit beaucoup changer., il dit en s'imaginant partir loin d'ici. il aimerait bien s'évader aussi baptist. s'enfuir loin de tout, loin du monde. pas seulement le temps d'un jour ou d'une nuit, mais pour toute la vie. sauf qu'il tient a beaucoup trop de gens. baptist sait qu'il serait incapable de les laisser et d'partir comme un brigand. ça y'est, t'as pris tes marques ?, il continue avec ses questions certainement un peu trop curieux. il tapote alors la poche de son jean, et en ressort une clope. il en propose une à milo, puis l'allume avant de la porter à ses lèvres. aujourd'hui y'a une mamie qui m'a fait une scène... j'avais envie de la tuer., il explique sans vraiment sans rendre compte. je travaille au restaurant de mes parents tu vois, et madame s'est énervée parce qu'il n'y avait pas assez de carottes dans son plat. je veux bien qu'on soit patient avec les vieux, mais à un moment... stop., il continue en laissant échapper un rire. ça n’intéresse certainement pas milo. mais qu'importe baptsit a besoin d’extérioriser sa journée. la nuit tombée c'est le moment où on peut dire ce qu'on tait le jour. les vieux sont cons. ils font chier le monde. mais c'est pas en le criant que ça va changer. rien ne change jamais en se plaignait. faut hurler, agir, acteur de sa propre vie. sauf que baptist il préfère craquer et laisser les étoiles le bercer.