depuis quand le béton c'est mou ? - amael

Un verre vodka presque vide dans la main, tu te déhanches au milieu de corps transpirant presque autant que toi. Dis comme ça, ça paraît assez crade. Mais tu ne réalises pas réellement où tu te trouves. Tu sens juste des bras te serrer contre un corps dans ton dos de crainte que tu ne trébuches encore, te laissant jusqu'il faut comme place pour pouvoir danser. Tu es clairement ivre et certainement très amoché par toutes les pilules magiques que ton beau brun de Thibaut t'as refilé tout au long de la soirée. Ses pilules, elles portent bien leur nom. La soirée peut être pourrie, avec elles, elle finira toujours bien. Thibaut c'est un de tes clients en temps normal, mais ça vous arrive de sortir parfois ensemble. Aujourd'hui, c'était l'inverse, vous êtes sorti sans vous voir avant. N'ayant pu te libérer avant à cause de tes habituels devoirs. Et il semble assez agacé de ça d'ailleurs. Depuis que vous vous êtes retrouvé il n'a pas décroché un sourire ni même dit un mot. Il ne fait que te faire boire, te rattraper quand tu trébuches, n'ayant plus d'équilibre après tout cet alcool imbibé et te glisser entre les lèvres un de ses bonbons magiques. Après de longues heures de silence, il se décide enfin à parler « Cosme, on va aux toilettes. » ce n'était pas une question mais clairement un ordre. Tu acquiesças sans rien dire et le suivi docilement. Il est clair que quand il est question d'aller aux toilettes avec vous deux, ce n'est certainement pas pour aller pisser.

Tu souris niaisement tandis qu'il te rhabille et que tu sens sa main glisser des billets dans ta poche au passage. Tu es tellement ivre que tu n'es même plus capable de faire ça, puis t'aimes bien, t'as l'impression qu'il t'apporte de l'importance. « Hé… tu me ramènes ? » que tu lances. Il te regarde surpris, c'est à peu près le seul truc cohérent que tu as réussi à dire à cette soirée. « T'es capable de rentrer tout seul, t'es un grand garçon, tu sais. » et c'est sur ces mots qu'il t'abandonna seul aux toilettes. Tu grimaças. C'est comme d'habitude, il baise et repart sans un au revoir ou un baiser. T'es amoureux d'un connard et ça te fait mal. Chancelant, tu te traînes jusqu'à dehors. Non sans avoir cherché la porte de sortie un bon moment tout de même. La salope, tu es sûre qu'elle s'est planquée exprès pour te faire chier. Tu es encore en train de rager contre cette porte tandis que tu t'allonges sur le sol, appréciant le moelleux du béton et la bise tiède de l'hiver. Puis tu tires ton téléphone de ta poche pour lui parler. Lui demandant comme à ton habitude d'écrire un message à ton meilleur ami pour qu'il vienne te chercher. Siri c'est le bien. Surtout que maintenant il commence à être habitué de t'entendre parler mollement à plus de trois heures du mat. Reposant ton téléphone à côté de toi, t'ignores si ton meilleur ami t'a répondu ou si celui-ci était déjà en train de dormir. Au pire, il verra le message en se réveillant et viendra peut-être te chercher dans quelques heures…

cosme ∞ amael

Il n’y avait pas d’heure pour la guitare. Il commençait à se faire tard, pourtant Amael était en pleine création. Il en profitait ; son colocataire n’était pas là ! Personne pour l’engueuler… Il jouait présentement pour trois raisons. Premièrement : il ne résistait jamais longtemps à l’appel des cordes. Deuxièmement : il voulait se sortir de la tête que Cosme allait très certainement se taper un mec quelconque dans la nuit, ce qui était loin de l’enchanter. Enfin, il restait souvent éveillé quand ce dernier était de sorti… juste au cas où il l’appellerait. C’était arrivé souvent, que Cosme soit dans un état tel qu’il ne puisse rentrer tout seul. Bien sûr, un meilleur ami, aussi attentionné soit-il, ne ferait probablement pas ce genre de choses. Ne s’inquièterait pas autant. Mais Cosme n’était pas qu’un ami… il était tellement plus. Si l’on considérait que la terre avait besoin du soleil, Amael avait besoin de Cosme. Il était sa chaleur, ce petit quelque chose qui était nécessaire à sa survie.
Le jeune homme avait plutôt bien prédit le reste de sa soirée. Il reçut effectivement un message du dénommé Cosme et ne put empêcher un soupir. Il était content qu’on ait besoin de lui, et toujours ravi d’aider un ami. Mais voir Cosme dans cet état n’était jamais très drôle. D’autant qu’il avait l’impression d’être une simple roue de secours… Toujours là dans un coin au cas où on aurait besoin de lui.

Enfin, il n’avait pas vraiment le temps de penser à tout ça. Son ami avait besoin de lui alors il accourrait puisqu’il avait promis de toujours le faire. Amael posa sa guitare sur son lit et enfila rapidement ses vêtements.
Il préféra y aller à pieds. Amael possédait une moto mais il n’était pas bien sûr que Cosme soit capable de tenir dessus… au pire des cas, ils prendraient un taxi.
« Cosme ? » commenca-t-il à appeler alors qu’il arrivait au niveau de la boite. C’était le genre d’endroit qu’il n’aimait pas du tout. Il préférait largement l’ambiance des pubs à celles de boites où gens en sueur se collaient à toi. Enfin, chacun ses goûts…

Il s’arrêta net et soupira en voyant une silhouette par terre. Il ne voyait personne d’autre que Cosme pour s’allonger là… Et en effet, son intuition ne le trompa pas. Amael le rejoignit et le regarda un moment d’en haut. « Te voilà… » Il aurait pu s’inquiéter de le voir par terre, bien sûr. Mais il avait l’habitude maintenant… Plus grand-chose ne le surprenait. « Allez, on se lève. » Amael lui tendit la main et l’aida à se remettre debout. Ca n’allait pas être simple de le ramener à la maison… et demain, il aurait le droit à un beau sermon – qui serait totalement inutile pour le moment. Il fit passer le bras de son ami autour de ses épaules et l’attrapa par la taille. « Je déteste quand tu es comme ça… »

Code by Silver Lungs

Quand tu es ivre, le temps te semble souvent passer beaucoup plus rapidement que d'habitudes. Les soirées défilent sans que tu ne puisses réaliser qu'elles sont déjà terminées. Pourtant, t'as le sentiment que ça fait des heures que tu es allongé là parterre à renvoyer les quelques personnes qui viennent voir si tu vas bien. Tu n'as qu'une envie, c'est de rentrer te mettre au lit. Le sol te semble de moins en moins mou et le temps de moins en moins clément. Sûrement que l'effet des pilules de Thibaut est en train de se dissiper un peu. Pourtant, tu ne te sens pas mieux pour autant. Au contraire, tu as la tête qui tourne de plus en plus vite et des nausées de plus en plus insistantes. Tu essaies de respirer calmement et de fermer les yeux pour faire passer, posant un de tes bras sur ton visage.

Tout ça jusqu'à ce que tu entendes sa voix qui te fait immédiatement sourire. Amael il est trop bon avec toi, tu ne mérites pas un meilleur ami et colocataire comme lui. T'en connais des milliers qui t'auraient envoyé bouler ou qui auraient tout simplement ignoré ton message mais pas lui. Il est toujours venu à ton secours. Ce n'est pas ton genre de te reposer sur les autres en général, mais il y a parfois où on a pas vraiment le choix. Si il était dans ton cas, tu ferais pareil. Mais tu doutes qu'Amael se laisserait aller comme toi tu le fais de toute manière. Tu t'accroches du mieux que tu peux à sa main, puis ensuite à lui, tandis qu'il t'aide à te relever. La chaleur de celle-ci et de son corps en général te brûle presque mais agréablement « Hé t'as de la fièvre non ?... » dis-tu tandis que tu colles ton corps gelé contre le sien à température normal. Si tu n'étais pas si bourré, tu serais certainement amusé à glisser tes bras directement dans sa veste ou quelque chose du genre. Mais t'arrives déjà à peine à compter tes doigts sur ta propre main alors tu préfères éviter. Tu grimaces et le regardes tandis qu'il dit ne pas aimer te voir ainsi « Thibaut non plus il aime pas... il a pas voulu me ramener... il m'aime pas du tout de toute façon... ». Les nausées et les vertiges revenant rapidement tu finis par te taire et à oublier ton connard de client et à essayer de contrôler ta respiration pour pas tout déballer devant Amael. Il te subit déjà toi, il n'a pas a subir ça en plus « Faut rentrer... j'suis mal... » dis-tu simplement.

cosme ∞ amael

« Si t’es dehors depuis une bonne demi-heure, c’est normal que j’ai chaud en comparaison. » dit-il simplement. La règle avec les gens comme ça – qui avaient trop bu ou trop consommé – c’était de ne pas trop les contrarier et surtout ne pas s’énerver. Ca ne servait à rien, il ne comprendrait pas de toute façon. Amael devait rendre cette situation agréable au possible… Pour cela il essayait parfois de plaisanter, de prendre le truc un peu à la légère mais ça n’était vraiment pas facile. Il avait mal au cœur de le voir dans un état pareil, mal au cœur de voir qu’il s’était entiché d’un mec qui n’en avait absolument rien à faire de lui. Et d’ailleurs, bien que totalement ailleurs, Cosme eut un éclair de lucidité. « Il m’aime pas de toute façon… » Deux solutions possibles : le contredire et essayer de lui prouver ce qu’on ne pouvait pas prouver, à savoir que Thibaut ne se fichait pas de lui. Ou bien lui dire tout le fond de sa pensée, pensée qu’il aura probablement oubliée le lendemain. Amael ne put retenir un soupir. « Tu as raison, il ne t’aime pas. Et pour une raison qui m’échappe, toi t’es totalement accro. Faudra m’expliquer un jour. » Il avait choisi d’utiliser la carte de la sincérité. Bon, pas au point de dévoiler ses sentiments… fallait pas trop en demander. « Faut croire que t’es un peu con. » conclut Amael avec un petit sourire, histoire de ne pas le vexer. C’était souvent qu’ils s’envoyaient des pics dans la figure, après tout…

Ils allaient rentrer, Amael le foutrait sous la douche et puis probablement qu’il veillerait à ce que son ami s’endorme bien. N’ayant pas de travail bien défini, il avait tout le temps de rattraper son sommeil perdu le lendemain. « Tiens le coup, on doit bien pouvoir trouver un taxi. » Le foutre dans une voiture n’était peut-être pas une bonne idée s’il avait mal au cœur mais ça irait beaucoup plus vite. Parce que là, à moins qu’Amael ne le porte sur son dos…
Il trouva effectivement une voiture pour les ramener devant chez eux. Heureusement que le trajet ne fut pas plus long, Cosme n’aurait probablement pas supporté… Amael l’aida à sortir du taxi après avoir payé, l’attrapa de nouveau contre lui et l’aida à rentrer chez eux.

« Je te conseille de prendre une douche, en vitesse. Boire un verre d’eau aussi, ça peut te faire du bien. Une bonne nuit de sommeil et tu te sentiras mieux demain. » Enfin… jusqu’à la prochaine fois.

Code by Silver Lungs

Le cerveau en compote, les jambes en ouate, la bouche pâteuse t'aurais bien aimé débattre sur le fait que t'as l'impression que ça fait beaucoup plus d'une demi-heure que t'es dehors à l'attendre. Enfin, pas que tu trouves qu'il aie fait long ni quoique ce soit, c'était déjà super qu'il soit venu te chercher. Mais t'as tout sauf le sentiment que ça fait seulement trente minutes que tu es allongé là dehors. Dans tous les cas t'arrives à peine à articuler donc t'évites tout simplement de prolonger le sujet.

Tu grimaces tandis qu'il ne cherche même pas à te contredire sur le fait que Thibaut ne semble pas éprouver le moindre sentiment envers toi. En même temps, il l'aurait fait, tu ne l'aurais pas cru. Ça crève les yeux qu'il n'a aucun sentiment pour toi, mais t'es naïf, t'aimes croire qu'il pourrait éventuellement changer un jour et que peut-être il ne sait tout simplement pas bien exprimer ses sentiments. Et puis, ce n'est pas comme si il t'avait clairement dit "Cosme j't'aime pas arrête de me coller au basket maintenant". Il a encore de quoi faire à ce niveau pour rattraper Amael qui t'as clairement lâché du jour au lendemain quand vous étiez plus jeune. Là c'était clair, mais Thibaut ce n'est pas Amael il n'est pas clair. Tu peux pas t'empêcher de rire quand il te traite de con, y a rien de drôle parce qu'il a sûrement plus que raison en plus, mais tu n'sais pas, le rire te viens tout seul. Sûrement très poussé par l'alcool et la drogue que t'as consommé.

Amael il a eu la bonne idée de trouver un taxi pour rentrer, à croire qu'il commençait vraiment à être habitué de te ramener dans cet état là. La voiture ne te fit pas spécialement du bien au contraire. La tête appuyée contre le siège avant, t'essayais encore plus de calmer tes nausées. Mais ça passa vite. À peine le temps de poser tes fesses sur la banquette du taxi que tu te retrouvais de nouveau dehors, collé à Amael qui essayait tant bien que mal de te ramener chez vous, tu l'écoutais vaguement te donner des conseils mais tu ne mémorisas rien du tout. Tu l'aidas un peu pour les derniers mètres, retrouvant subitement de la force dans tes jambes. Il faut dire que là il n'était plus question de nausées, mais de grand débarquement. Il fallait absolument que tu rentres. À peine arriver dans l'appartement tu terminas la tête la première dans la poubelle de la cuisine, les toilettes se trouvant bien trop loin à ton goût. L'odeur de celle-ci t'aida grandement à faire sortir tout ce qui était visiblement en train d'empoisonner ton corps.

À présent beaucoup mieux, mais encore totalement droggy , tu profitas directement du robinet de la cuisine pour boire un peu d'eau avant de te retourner vers Amael, t'appuyant faiblement contre le plan de travail. « La poubelle... j'ferai demain... pas à toi... » tu chancelas jusqu'à lui et en l'enlaças comme tu avais souvent tendance à le faire « Désolé... merci... Amael... » les phrases te faisant défaut, tu l'enlaças juste. Les gestes ça remplacent tous les mots parfois. Toujours gelé, tu fis c'que tu voulais déjà depuis tout à l'heure déjà, tu glissas tes bras, sous son t-shirt contre son torse et te blottit contre lui.

cosme ∞ amael

Si Amael savait habituellement être subtil, avec Cosme l’approche était différente. Il disait les choses comme elles étaient : à savoir ici que Thibaut ne l’aimait pas le moins du monde. C’était la seule chose à faire pour que Cosme comprenne… mais apparemment ça n’était pas suffisant. D’autant que lui dire qu’un jour peut-être il aurait des sentiments, ça ne l’arrangerait pas du tout. Il n’était pas égoïste, d’ailleurs il parlait peu de lui, mais pour le coup ce n’était dans l’intérêt de personne qu’il espère un changement de la part de ce type. Cosme allait souffrir bêtement, Amael aussi… Cela dit le guitariste le savait ; son meilleur ami allait s’entêter pendant longtemps et n’était pas prêt de l’oublier. C’était comme dans les films : le héros tombait amoureux du connard alors qu’un gentil garçon était tout près de lui. Sauf qu’un film ne durait que deux heures, deux heures et demie tout au plus et au final le gentil garçon ne souffrait pas bien longtemps. Amael et Cosme n’étaient pas dans un film…
Malgré tout, il endurait en silence. Il ne se plaignait pas et se contentait de retranscrire sa peine au travers d’une ou deux chansons. Pour une raison qu’il ignorait, ce Thibaut parvenait parfois à le faire sourire… L’amour, sûrement. Amael surveillait de loin cette relation malsaine, conscient qu’il ne pouvait pas y mettre un terme lui-même. Il n’avait pas le droit et c’était le plus dur. Mais optimiste comme il était, le jeune homme ne perdait pas espoir ! Les connards finissaient toujours par avoir ce qu’ils méritaient. Cosme finirait bien par voir qui était réellement là pour lui et qui ne l’était pas.

Ils rentrèrent tant bien que mal chez eux. Amael eut le droit à un beau spectacle dès le début : Cosme vomit dans la poubelle… Il ne put retenir un certain frisson de dégoût. Il fallait bien que ça arrive de toute façon. « Ca c’est glamour… » dit-il avec un petit sourire. Amael essayait toujours de prendre les choses avec humour, c’était une force. Parfois un défaut, ça dépendait des situations… Et des gens qui avaient à le supporter, aussi. Mais Cosme avait l’habitude ! « T’as cru que j’allais laisser la poubelle dans cet état toute une nuit ? Ca va sentir mauvais demain, je m’en occupe. » De toute façon, il ne risquait pas de s’endormir maintenant… alors ça ne le dérangeait pas. Enfin, pas trop ! L’avantage, c’était que s’il avait un gosse un jour… eh bien il était totalement prêt pour les couches sales et les trucs du genre. Grâce à Cosme !
Amael se mordit la lèvre quand son ami vint se coller à lui. Il sursauta même lorsque les mains de ce dernier vinrent à la rencontre de sa peau… elles étaient glacées ! « Cosme… » Il était souvent tactile avec le guitariste. Ca ne le dérangeait pas le moins du monde… mais ça n’arrangeait pas les sentiments d’Amael. Il n’hésita cependant pas à le serrer contre lui à son tour, l’enveloppant un peu de sa chaleur. « Je serai toujours là pour toi. Mais je n’aime vraiment pas quand tu es comme ça… Je comprends pas. » Ca n’était cependant pas le moment de s’épancher là-dessus. Amael n’avait jamais essayé la drogue et quand il voyait ce que ça faisait à son colocataire, ça ne le tentait vraiment pas. Puis boire, okay… mais à ce point ? Ca lui arrivait rarement.
Il aurait pu rester des heures à l’enlacer comme ça. Mais ça n’était pas raisonnable… Cosme ne remarquerait certainement pas à quel point son cœur battait vite quand ils étaient proches comme ça mais on n’était jamais à l’abri de rien… « Allez, tu devrais aller dormir. Va dans ton lit… ou même dans le mien, si tu veux. Je m’occupe de la poubelle et je viens te voir. » Il le relâcha doucement et le poussa en direction des chambres avant de s’occuper de la dite poubelle.

Il ne le rejoignit qu’après.

Code by Silver Lungs

Tu entendis à peine Amael parler tandis que tu déballais tous dans la poubelle de la cuisine. Un truc avec glamour tu crois, quelque chose du genre. C'est clair, il y a toujours plus élégant que de vomir. Mais t'es quand même assez fier de toi d'être arrivé à temps dans quelque chose comme une poubelle, un évier ou des toilettes. Ça aurait pu être en plein du milieu du salon, dans le taxi, sur les chaussures d'Amael... Ça aurait pu être pire. Mais t'es bien trop mort pour t'en rendre compte en réalité. Le fait d'avoir pu évacuer ce trop plein d'alcool et d'avoir bu un peu d'eau te fit te sentir tout de suite mieux. Ce n'était pas le top, mais tu n'avais au moins plus trop de vertige et surtout plus trop de nausée. Pourtant, ton cerveau continuait à trainer bien plus loin derrière à moitié endormi tellement que t'arrivais même pas à remercier Amael de s'occuper de toi.

Alors, tu l'enlaças simplement, profitant de se rapprochement pour glisser tes mains contre son torse chaud sous son t-shirt souriant tandis que tu le sentis sursauté à ton contact. Autant il est agréable pour toi autant ça ne doit pas trop être le cas pour ton meilleur ami, cependant, il ne te repousse pas et t'enlace même te gardant quelque instant dans ses bras. Puis il répète encore cette phrase et ça te fait soupirer. Non il ne peux pas comprendre, il n'a jamais testé. Puis c'est compliqué à expliquer ce que tu ressens, à quel point ça te fait planer, encore plus quand c'est Thibaut qui te le fait. Tu as juste tendance à trop le laisser faire, à en prendre trop et à finir mal presque à chaque fois, tu ne sais pas où sont tes limites. Tu ne sais pas dire non. « Moi j'aime bien... » dis-tu simplement. Ce qui est en partie vrai. Le contre coup est toujours rude mais au moment présent c'est juste le pied. Peut-être que c'est le fait d'être avec Thibaut qui te fait agir ainsi, tu veux absolument te rendre intéressant devant lui à un tel point que tu es prêt à faire n'importe quoi pour lui faire plaisir. Si tu sortais avec Amael ou n'importe quel autre ami ça ne te viendrait jamais à l'idée de te bourrer la gueule et de te défoncer. Ça ne te ressemble pas vraiment en faite, mais ça tu n'en as pas conscience.

Amael te lâcha alors que tu commençais à peine à somnoler dans ses bras. Il te poussa gentiment vers les chambres et tu fis ce qu'il te dit sans protester. Sa chambre était la plus proche et l'idée de dormir dans son lit plutôt que dans le tien, qui te semble de plus en plus étranger à force d'y voir tes clients, te plaisait bien. T'entra dans sa chambre, n'allumant même pas la lumière tu marchas au radar, chancelant encore beaucoup, jusqu'à son lit où tu te laissas tomber mollement dedans. Non sans douleur. La guitare toujours bien présente sur celui-ci te rentra dans les côtes ce qui te fit pousser un petit cri de douleur. « Pardon... guitare... » que tu fis tout en vérifiant qu'elle n'aie rien. Mais c'est plus solide qu'on le croit une guitare. La tienne avait déjà subie pire que le corps d'une crevette agonisante en tout cas. N'ayant pas encore l'esprit super clair, c'est tout naturellement que tu te mis à enlacer la guitare contre toi, te blottissant contre elle comme si ça aurait été le corps de quelqu'un.

cosme ∞ amael

« Moi j’aime bien… » Amael préféra ne pas répondre. Il ne devait pas s’énerver… Alors certes la drogue procurait, selon certains, un bonheur difficile à qualifier. Quelque chose d’incroyable qui faisait planer. Mais il y avait toujours un contrecoup. Pour l’alcool, c’était la gueule de bois… Amael ne comprenait pas comment il pouvait dire qu’il aimait ça dans un état pareil. Si vomir dans la poubelle ne le dissuadait pas de recommencer… peu de choses le feraient ! Mais il ne perdait pas espoir. Le faire décrocher serait difficile car on devenait facilement accro à ces substances de malheur, mais le musicien serait là pour l’accompagner et l’aider si Cosme faisait le choix d’arrêter. De toute façon, il avait beau dire et râler : Amael l’aiderait peu importe la situation. Il était comme ça… Certains diraient qu’il était une bonne poire, d’autres diraient plutôt bienveillant. Le fait qu’il était probablement amoureux jouait également mais il était comme ça avec tous ses amis. Peut-être passait-il un peu à côté de sa propre vie en ne s’occupant que de celles des autres… Mais pour le moment ça lui convenait car vivre sa vie lui faisait encore peur. Les séquelles du passé…

Amael s’occupa donc de la poubelle, non sans dégoût. Il n’avait qu’une hâte : aller se coucher et retrouver un Cosme en meilleure forme le lendemain. Même si honnêtement, il allait avoir pas mal de difficultés à s’endormir. Comme il s’en était douté, son meilleur ami s’était installé dans sa chambre… Par contre il n’avait pas prévu que ce dernier câlinerait sa guitare. Aussi, quand il arriva au niveau de la porte… il resta un moment à le regarder avant de rire. « Ca mériterait une photo… mais j’suis pas un connard hein. Bave pas trop dessus ou je te frappe. » On ne touchait pas à l’amour de sa vie ! Voilà presque vingt ans qu’elle traînait toujours avec lui, il en prenait plus soin que de lui-même. Il s’approcha et lui retira délicatement la guitare des bras. Difficile de la lui faire lâcher ! « Si tu veux faire un câlin à quelqu’un je suis là. » qu’il proposa tout naturellement. Amael se demanda s’il fallait ou non déshabiller Cosme… à vrai dire, il n’avait pas trop le courage, là. Alors il se contenta d’enlever son propre t-shirt avant de se coucher près de lui.
Il aurait pu aller dormir dans la chambre d’à côté et lui laisser le lit à lui tout seul… Mais pour une fois qu’il pouvait dormir avec Cosme ! Ce n’était pas comme si ce dernier était en état de protester de toute façon et puis il avait l’air d’avoir sacrément besoin de câlins. Machinalement il commença à caresser les cheveux de son ami, un peu comme quand on voulait rassurer un enfant pour qu’il s’endorme. « Allez, dors… ça ira mieux demain. Et puis ronfle pas hein. » Il sourit doucement.

Code by Silver Lungs

Ça ne fait aucun doute, tu aimes beaucoup la guitare. Mais si un jour on t'aurait dit que tu l'aimerais tellement au point de la serrer dans tes bras dans un lit, tel un koala à sa branche, tu y aurais peut-être pas cru... Pourtant, des trucs loufoques, tu en as fait, mais pas à ce point. Et pas dans cet état non plus. Tu souris naïvement tandis que tu entends Amael rire en voyant la scène. Tu aimes bien son rire. Tu aimes bien voir ton meilleur ami heureux en général mais l'entendre rire c'est encore le level au-dessus. En ce moment t'es pas terrible en tant que meilleur ami ou comme ami tout simplement. Mais tu comptes bien t'améliorer au fil du temps. Peut-être que tu pourrais commencer par faire plus attention à c'que tu consommes et à c'que tu bois puis après de faire attention aux gens qui t'entourent. Dans un monde idyllique, tout homme ivre serait entrain de méditer à ce sujet, mais dans le monde dans lequel tu vis actuellement, l'homme bourré que tu es, a plutôt un ensemble vide en lieu et place du cerveau. Amael tente gentiment de te reprendre la guitare à laquelle tu t'accroches vivement ce qui te fais râler « Noooon rend-moi mon amoureuuuse ! » tu ris gentiment quand il te proposa que tu lui fasses plutôt des câlins à lui que sa guitare. Tu ne dirais pas non, tu ne dis jamais non à des câlins. mais t'es presque à 100% sûr qu'il finira par te repousser comme il le fait toujours. Amael il n'est pas gay et il te le fait bien comprendre. Mais ce n'est pas pour autant qu'il doit te repousser... ce n'est pas comme si tu allais lui sauter dessus non plus. Si ?

Tu le regards pensivement retirer son t-shirt et venir s'allonger à côté de toi. Ton cerveau embrumé n'arrive pas à se souvenir quand est la dernière fois que tu as dormi dans le même lit que ton meilleur ami. Sûrement que ça date de quand vous avez été presque "ensemble". Ou peut-être qu'il y a eu d'autres fois après... tu n'sais plus très bien. Mais ça te parait suffisamment nouveau pour avoir du coup de la peine à trouver le sommeil. Il se mit à te caresser les cheveux et ça te fit frissonner. C'est plus qu'agréable et tu fermas légèrement les yeux pour apprécier. Tu commençais sérieusement à te poser plein de questions sur Amael. "Il a toujours été aussi beau ? Aussi doux ? Aussi gentil et attentionné ? Pourquoi je n'ai jamais remarqué tout ça ?" peut-être est le fait de trainer avec un mec qui n'en a rien à faire de toi qui te fais réaliser ça. Peut-être qu'Amael est mieux, mais tu n'intéresses pas Amael alors bon. Tu acquises doucement tandis qu'il te dit de dormir. T'aimerais bien mais tu ne sens pas une once de sommeil en toi alors tu te contentes de le regarder vaguement mais fixement. « 'Mael ?... t'es amoureux de quelqu'un ? Tu as une petite amie ? » tu ne sais pas pourquoi tu lui poses ces questions. Sûrement parce que t'as besoin de croire qu'il existe encore un peu d'amour dans ce monde avec tout ce que Thibaut te fait endurer. De croire que t'es bien un cas "unique" dans le sens où tu es le seul à en baver en amour. Amael il mérite d'être heureux, il mérite de rencontrer quelqu'un de bien, il ne mérite pas de souffrir. Et tu as juste envie de parler de ça avec lui, parce que c'est toujours plus facile de parler des autres que de sois-même.

cosme ∞ amael

Amael avait bêtement cru qu’il pourrait enfin dormir. Mais Cosme ne sembla pas de cet avis et lui posa une ultime question – qui serait probablement suivie par beaucoup d’autres si Amael prenait la peine d’y répondre franchement. Il ne s’y attendait vraiment pas… et laissa donc un certain silence s’installer. Que répondre à ça ? Le musicien n’avait pas pour habitude de parler de lui, même avec son meilleur ami. Il répondait de façon minimale à chaque fois, ne s’attardait jamais et Cosme ne cherchait pas davantage. S’occuper des autres lui convenait bien… c’était à peu près tout ce qu’il savait faire. D’autant qu’il avait pas mal de choses à se faire pardonner vis-à-vis de Cosme et c’était sans doute pour cela que ce dernier avait le droit à bien plus d’attention que les autres – et pas seulement à cause d’éventuels sentiments. En effet, Mael s’en était toujours beaucoup voulu de l’avoir quitté et surtout de lui avoir menti. Cosme aurait sûrement compris la relation houleuse entre son père et lui et aurait même pu l’aider. Il était trop tard pour changer le passé alors Amael faisait de son mieux pour rendre le présent de son meilleur ami agréable. Puis de toute façon ça lui faisait plaisir d’être là pour lui, de le voir sourire, ce n’était pas qu’une question de dettes.

Il mit plus de temps que prévu à répondre, perdu dans ses pensées… Etait-ce le moment de dévoiler ses sentiments, son homosexualité ? Non, Amael s’était promis de ne jamais le faire quand il serait dans un état pareil. Et puis… il n’avait pas le courage pour ça de toute façon. Cela dit, pas très à l’aise avec l’idée de lui mentir, il choisit d’être franc sans pour autant trop en dévoiler. Cosme se poserait davantage de questions s’il ne disait rien que s’il répondait simplement. Enfin… s’il pouvait se poser des questions dans cet état-là. « Je crois que... je suis amoureux de quelqu'un. » Il avait bien dit quelqu’un, et non une fille. Un petit indice qu’il ne comprendrait probablement pas. Son cœur se serra et il arrêta deux secondes de lui caresser les cheveux. Ils ressemblaient à un couple… Comme avant, quand ils étaient gamins. « Mais c’est pas vraiment réciproque. » Il haussa les épaules, comme si ça n’était pas grave. En réalité ça le tuait un peu plus chaque jour de voir que l’homme qu’il aimait, en aimait un autre et que cet autre était un connard de première. Si encore Cosme s’était épris d’un type bien… alors Amael se serait effacé ! Mais hors de question qu’il le laisse entre les mains d’un gars comme lui. Il ne serait jamais heureux s’il se mettait en couple avec Thibaut et ça le musicien en était absolument persuadé.

« N’insiste surtout pas, je ne te dirais pas son prénom. Je suis pas bien sûr d’avoir envie d’en parler… » C’était plus facile de se défiler à chaque fois. De tout garder pour soi, peu importe combien ça pesait. « Si tu me disais plutôt comment tu peux être amoureux d’un homme comme Thibaut ? » Le sujet qui fâche… c’était une façon assez peu habile de tourner la conversation en sa faveur. Et puis, cette question était importante. Cosme ne devait pas se la poser très souvent… Il voulait entendre au moins une qualité, si toutefois ce type en avait. De toute façon, Cosme pouvait bien lui sortir toutes les qualités du monde… Amael n’accepterait jamais que Thibaut lui prenne son ami.

Code by Silver Lungs

Il mit un peu de temps à répondre, comme si il cherchait ses mots. Amael parle rarement de lui. Toi aussi d'ailleurs, t'aimes pas exposer ta vie et tes problèmes aux autres, mais tu as bien plus de mal à garder les choses pour toi, surtout quand il est question de ton meilleur ami. Tu aimes bien partager avec lui, c'est ton meilleur ami et coloc' en même temps, c'est normal qu'il en sache plus que les autres. Lui, il faut vraiment lui tirer les vers du nez si on veut savoir quelque chose. Ça te plait pas trop, t'aimerais qu'il ait plus confiance en toi et qu'il en raconte plus sur lui. Quoiqu'il cache ça ne fait pas de mal d'en parler. C'est peut-être sur cette idée-là que ton cerveau embrumé a réussi à formuler la question qui semble tant le tracasser. Il reste assez évasif sur sa réponse. Il n'a clairement pas envie d'en parler et tu te sens un peu vexé. Il aurait dû se sentir libérer de savoir qu'il a parlé à un homme qui aura sûrement oublié une partie de ce qu'il a dit le lendemain. Mais non, il reste toujours aussi réservé. « Qui que ça soit... ce quelqu'un est sûrement con de ne pas te remarquer. Puis toi, il ne faut pas que tu baisses les bras, le coup de foudre prend parfois du temps à venir... ».

C'est un conseil que tu donnes autant à lui qu'à toi-même. C'est vrai au fond... c'est un peu ta situation avec Thibaut. Peut-être que tu devrais t'éloigner de lui pour lui faire réaliser que tu lui manques ou une connerie du genre. Mais tu doutes que cet homme ne ressente d'autres manques que celui de baiser violemment quelqu'un. Le fixant toujours tu soupires et finis par baisser les yeux « Mael... les meilleurs amis sont aussi fait pour parler tu sais... tu... tu peux me faire confiance. Même bourré je suis capable de piger... enfin je crois... » peut-être capable de piger mais pas forcément de retenir. Ça laisse pas mal de possibilité quand même non ? Vraiment pas décidé à parler de lui il finit par tourner le sujet sur Thibaut et toi, ce qui te fait sérieusement rougir. Tu sais qu'il ne le porte pas dans son coeur. Alors, une conversation à ce sujet ne peut être que compliqué. Il pourra certainement jamais comprendre l'attirance que t'apportes le dealer.

Pourtant, tu prends quand même la peine de lui répondre doucement. « Je sais pas... » ce qui est plus que vrai. Tu as un coup de coeur sur ce mec et tu ne sais pas bien pourquoi. Il est beau mais il est con et il est parfois un peu trop violent aussi puis il te fait faire des choses pas franchement légales. Mais ça t'empêche pas de le voir encore. Il n'a pas beaucoup de qualité c'est vrai, mais un coup de coeur ça s'explique pas vraiment. « Quand je suis avec lui j'ai juste... je sais pas, envie d'être bien à ses yeux ? Chaque fois que je le vois c'est pas assez... bien pour lui... et j'crois que c'est ça qui me pousse à le voir encore... J'ai envie de lui prouver que j'peux être son genre de mec. Quitte à finir mal parfois... » tu sais qu'il ne comprendra pas mais tu continues de parler quand même. L'alcool t'aide pas mal sur le coup « Puis je suis sûr qu'il peut changer, si... si je deviens assez bien assez yeux peut-être qu'il pourrait m'aimer. Je perds pas espoir... même si pour le moment j'me sens mal avec lui et qu'il me fait mal, je suis sûr que ça ne peut-être que meilleur plus tard... » il doit te faire bien plus de mal que tu ne le crois car au final tu te retrouves avec les larmes aux yeux. Tu te blottis contre le torse de ton ami pour les lui cacher. Même si, loin de le prendre pour un con, tu es sûr qu'il a déjà remarqué ta voix qui défaillait. « J'me suis jamais senti aussi peu aimé qu'avec lui... pour le mec tactile que je suis, c'est un drame ! » dis-tu en riant légèrement pour essayer de passer à autre chose de plus gai.

cosme ∞ amael

Le coup de foudre prend parfois du temps à venir. Amael priait pour que Cosme ait raison… Mais il n’était pas totalement con non plus ; s’il disait ça c’était parce qu’il espérait lui-même que Thibaut finirait par avoir un coup de foudre. Le musicien se contenta de hausser les épaules. « Non, pas con… c’est la meilleure personne que je connaisse. Autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. » Il ne put empêcher un sourire niais de se dessiner sur son visage. Amael ne parlait pas souvent de ses sentiments mais dans le fond il était assez fleur bleue et son cœur s’emballait facilement. Rien que ce câlin… En tout cas, ça n’avait rien à avoir avec la violence dont Thibaut semblait faire preuve, raison pour laquelle Mael savait qu’il n’avait pas sa chance. Cosme semblait aimer les connards, les garçons avec de la poigne et capables de baiser sans se soucier de rien… Ce qui n’était pas du tout le cas pour Amael. Plus doux, plus gentil… Bon, sauf exceptions.
Amael savait qu’un jour Cosme lui ressortirait l’argument du meilleur ami. Un meilleur ami était censé pouvoir tout entendre, et devait tout savoir de l’autre. On pouvait lui faire confiance, se reposer sur ses épaules autant qu’il pouvait se reposer sur les nôtres. D’autant qu’effectivement, il était possible qu’il ne se souvienne pas de tout le lendemain… mais le risque était trop gros pour le prendre. Mael n’était pas assez téméraire pour ça… « Bien sûr que je te fais confiance… mais j’ai pas l’habitude de parler, tu sais bien. Je t’en dirais un peu plus… quand je me sentirais prêt. C’est promis. » Ca faisait déjà un moment qu’il ressentait tout ça mais ne trouvait jamais le bon moment. Franchement, faire sa déclaration à un homme bourré et amoureux d’un autre, ça n’était vraiment pas le moment idéal. Alors peut-être quand ce Thibaut sortirait de sa vie, s’il en sortait un jour…

Pour mieux comprendre son ami, il orienta d’ailleurs le sujet vers celui-ci. Quitte à souffrir un peu, autant y aller jusqu’au bout… Parler de ce type ça lui faisait toujours mal au cœur mais il se forçait de temps en temps pour avoir l’évolution des choses – enfin même si ça n’évoluait pas vraiment à ses yeux.
Il écouta attentivement les mots de Cosme et se retint de soupirer un bon nombre de fois. En fait, son colocataire n’était qu’une victime dans les mains de cet ignoble grand méchant loup. On ne pouvait pas lui en vouloir… L’amour ça rendait faible et con, d’autant plus quand il n’était pas partagé. Aveugle aussi. « Tu veux devenir son genre de mec ? Je vais être franc avec toi. Si tu devenais le genre de type que ce gars apprécie… je crois que je serais déçu. Comme si un ange devenait démon pour essayer de séduire Belzébuth. » Comparer Cosme à un ange c’était peut-être un peu osé… Mais c’était sorti tout seul. « Je comprends pas trop le principe. Changer pour quelqu’un… Est-ce que lui il changerait pour toi ? Je suis pas bien sûr… C’est plein de questions qu’il faut te poser. Par exemple, c’est tout con. Moi je tiens à toi et je suis venu te chercher parce que tu me l’as demandé. Lui il était sur place et il t’aurait laissé crever sans problème… » Quand est-ce que tu ouvriras les yeux ? « Je ne veux pas te blesser. Mais je suis ton meilleur ami… et je supporte tout ça sans broncher. Ca ne durera pas… Je t’assure que je vais finir par lui tomber dessus. Tant pis s’il me démonte, il n’a pas le droit de te traiter comme ça. Regarde… tu pleures… » Il n’avait rien vu, mais son torse nu accueillait les larmes de Cosme. Amael passa son doigt sous ses yeux pour essuyer les larmes puis embrassa son front. « Tu mérites beaucoup mieux. Quelqu'un qui t'aimera et qui saura te le montrer, quelqu'un qui te défendra et qui séchera tes larmes plutôt que de les faire couler... » Moi, quoi.

Code by Silver Lungs

Il te contredit quand tu affirmes que ce quelqu'un dont il est amoureux est un con. Evidemment, si il l'aime il ne va pas dire qu'il est stupide... mais il faut bien avouer qu'il ne faut pas être très futé pour ne pas remarquer un beau gosse comme Amael. « Tu me la présenteras, celle que tu aimes, hein ?... Avec moi tu peux être sûr que je te la piquerais pas ! » aucun risque que tu tombes amoureux d'une fille. Tu as déjà suffisamment d'ennuis avec les garçons, t'a pas spécialement envie d'en rajouter en élargissant ton "champ de chasse". Même si t'es clairement pas un chasseur... mais plutôt quelqu'un qui cherche vainement sa moitié idéale. Tu ne peux qu'acquiescer tristement, déçu de voir qu'il ne tient vraiment pas à parler de lui mais tu n'insistas pas plus. Y a rien à dire face à une telle tête dure.

Il t'écouta sans rien dire tandis que tu déprimais sur ta relation avec le dealer. Tu en parler comme si tu étais une victime de cet homme mais au final, ça ne tient aussi qu'à toi de dire stop. Tu pourrais lui dire d'arrêter tandis que ça dérape au lit ou ailleurs, tu pourrais refuser ces drogues qu'il te refile et ces verres qu'il te force presque à boire. Mais tu ne le fais pas. Tu prends tout ce qu'il te donne sans bronché ni vraiment te plaindre. Il n'y a que vers Amael que tu viens te plaindre face à Thibaut tu ne réagis jamais. Peut-être parce que tu ne sais juste pas dire non... ou alors est-ce parce qu'il est ton principal client et que c'est en grande partie grâce à lui si tu arrives à manger tous les jours. Ça aussi, ça entre en jeu, même ça tu peux pas tellement le dire à Mael. Pas tout de suite en tout cas. Ou peut-être jamais. Quand il dit qu'il serait déçu de te voir changer, tu ne peux pas t'empêcher de t'imaginer qu'est-ce que ça serait si tu lui disais que tu prostitues. Enfaite, tu ne préfères pas trop l'imaginer. T'as rarement vu Amael en colère, mais le peu que tu en sais te suffit.

Sa dernière phrase te fait tilter. Il est en train de parler lui, même ton cerveau engourdi l'a compris tandis qu'il t'embrasse doucement le front. Puis ça sort tout seul, parfois ça te prend encore comme ça, tu lui en veux toujours, pour t'avoir laissé tomber y a quelques années quand vous habitiez encore au Cap. « Ouais je l'avais trouvé... mais même ces gens là sont capables de faire couler des larmes. ». Tu le regardes puis tu t'essuies les yeux, faisant disparaître ce qu'il restait d'elles. « Je sais même pas pourquoi je te parle de lui tu ne l'aimes même pas... puis tu peux pas comprendre... ne t'en mêle, pas quoi qu'il me fasse ça te regarde pas Mael... ». Tu secoues la tête et finis par te retourner, lui tournant le dos pour le coup. T'aurais été en meilleur état, t'aurais tenté de retourner dans ta chambre mais là c'n'était juste pas possible. « J'aurais pas dû te parler de ça... tu me parles pas de toi, alors j'devrais pas à avoir le faire non plus... » tu soupires et t'enfouis sous les couvertures « 'nne nuit... »

cosme ∞ amael

Ca aussi, il fallait bien que ça lui retombe un jour sur la gueule. Cosme reparla du passé… de ce temps où ils étaient brièvement sortis ensemble. Amael regrettait beaucoup cette période-là. Pas pour être sorti avec Cosme ! Mais pour avoir tout gâché à cause de son père. Avec le recul c’était beaucoup plus facile de voir les erreurs. Il y en avait eu plein… Laisser son père prendre le contrôle de sa vie, céder à la peur, ne rien expliquer à son meilleur ami… La moindre des choses aurait été de tout lui avouer lorsqu’il l’avait retrouvé dans cette nouvelle ville mais même là il en avait été incapable. Etait-ce le moment… ? Délicat à dire. Il se mordit la lèvre en entendant cette critique à peine masquée. Cosme avait bien raison au final et le musicien s’en voulait toujours pour ce qu’il lui avait infligé. « Cosme… arrête… » Trop tard, le garçon semblait décidé à dormir.

Mael ne savait vraiment pas comment réparer les choses. Jamais il n’avouerait ses sentiments dans une pareille situation parce que ça n’avait rien de… de parfait ! Ca n’était pas comme ça qu’il imaginait les choses dans sa tête. Il se tourna finalement du même côté que Cosme et passa un bras autour de lui pour continuer à l’enlacer. Après un petit moment de silence, il commença un petit monologue : « Ma couleur préférée est le rouge. Quand j’étais petit, j’avais peur du noir… Ca m’arrive encore parfois aujourd’hui. J’ai eu ma guitare quand j’avais huit ans. J’adorerais qu’on adopte un petit chat... » Peut-être que Cosme apprécierait d’en connaître davantage sur son meilleur ami. Ca lui coûtait de se dévoiler mais il le faisait pour lui… Et si les premiers détails n’étaient pas hyper importants, il enchaîna sur d’autres : « Quand j’étais ado… je m’entendais pas trop avec mon père. Je voulais qu’il soit fier de moi mais ça marchait pas. Quand il est parti je me suis rendu compte que j’aurais plus jamais l’occasion de le rendre fier. Parfois on… on se bat pour quelque chose qui nous tient à cœur sans se rendre compte que c’est peine perdue. On est aveugle… » Cosme aussi se battait pour une cause perdue. Tout le monde faisait ça un jour ou l’autre. « Aujourd’hui je me bats pour autre chose… pour ton bonheur... Même si tu n’en as pas l’impression. Je sais que je t’ai fait du mal… mais je vais t’avouer quelque chose : tu étais ma plus belle relation. » Il soupira et finalement se rallongea sur le dos. « Peut-être que je parle dans le vide et que tu dors déjà… Mais je suis vraiment désolé pour ce que j’ai pu te faire. » Il comprenait bien pourquoi il ne parlait jamais de lui : ça foutait une boule dans le ventre de ne pas savoir ce qu’on allait nous répondre ! Ca aidait quand même de se dire qu'il aurait probablement oublié demain.

Code by Silver Lungs

Le sommeil commence de te gagner peu à peu, le contre coup de l'alcool, de ta soirée au final plutôt mouvementée et aussi de l'heure. Il devait sûrement être super tôt mais très tard dans la soirée. Pourtant, tu l'écoutes tout de même tandis qu'il t'enlace et te sort toute sorte d'anecdote. C'est des choses minimes pour commencer mais ça suffit à te faire plaisir. Tu ignorais tout ça. Ce n'est pas comme si c'était marqué sur son front qu'il avait peur du noir ou qu'il aimait le rouge. Mais tu as l'impression de le connaître un peu mieux. Tu ne peux pas t'empêcher de sourire un peu quand il te dit qu'il aimerait un chaton. Tu le vois parfaitement dans le canapé avec un chat lové contre lui. Puis il parle de choses plus sérieux, même si tu continues de le bouder un peu tu l'écoutes attentivement. Comme si te concentrer ainsi te permettrait de t'en souvenir un peu demain. Tu n'avais jamais remarqué ces problèmes avec son père. Il ne t'en a pas parlé non plus 'faut dire... Lui au moins il a essayé de rendre fier ses parents. Toi tu ne t'es jamais donné cette peine. Pour eux, dès que tu as fait ton coming out, tu étais une cause perdue. Irrécupérable. Faut dire qu'ils sont plutôt religieux et que l'homosexualité est considérée comme un pécher dans leur satané bouquin. Ils n'ont pas essayé de te "sauver" et toi tu n'as pas essayé "de faire mieux". Mais tu peux comprendre ce qu'Amael a vécu et tu lui en veux un peu moins pour le coup. Son aveux devrait soulever un million d'autres questions dans ta tête, comme "Donc, si tu m'as quitté pour rendre fier ton père c'est qu'au fond tu es toujours homosexuel ?" ou "Est-ce que tu m'as quitté parce que t'avais honte de moi et que tu savais que du coup je ferais honte à ton père aussi ?" mais il n'en fit rien. Comme si c'était une conversation trop sérieuse pour lui et qu'il ne voulait pas commencer de rentrer dans les grands détails maintenant.

Tu es vraiment touché par ses paroles. Du moins tu es autant touché qu'un homme ivre pour l'être. Non seulement il se délivre un peu à toi mais il exprime aussi en quelque sorte à quel point il est désolé et à quel point il tient à toi. Il se passe quelques secondes après qu'il aie fini de parler, tellement que quand tu te retournas pour le regarder tu te demandas si il s'était pas endormi. Mais ça n'avait pas l'air d'être le cas « Je suis sûr que ton père est fier de toi... » dis-tu tandis que tu poses ta tête sur sa poitrine et que tu l'enlaces. « Si c'est pas le cas hé bien... c'est lui qui est aveugle. Avec tous les efforts que tu as fait pour lui, pour le rendre fier, avec l'homme parfait que tu es devenu, si il n'est pas fier de toi après tout ça, alors c'est que c'est un éternel insatisfait et qu'il n'y a sûrement plus rien à faire pour lui... Si il l'est pas moi je le suis en tout cas... Je suis fier de toi... » tu soupires doucement et tu fermes les yeux commençant sérieusement à être fatigué « J't'en veux plus vraiment pour... avant. Mais j'ai pas oublié pour autant. Au final, je me dis toujours que ce qui compte c'est que tu sois heureux que ça soit avec moi ou avec quelqu'un d'autre. J'espère que la personne que tu aimes saura te rendre heureux... » Parce que au final c'est tout ce qui compte. C'est qu'il soit heureux. Même si il doit faire des dégâts autour de lui, tu préfères qu'il te brise le coeur plutôt qu'il souffrir à tes côtés. Te sentant sérieusement tomber dans les bras de Morphée, tu te redresses légèrement pour venir déposer un petit baiser plus que chaste sur ses lèvres, ayant conscience que c'est tout de même un hétéro, avant de te recaler contre lui. « Bonne nuit... et pour le chat... je suis ok... » réussis-tu à dire avant de sombrer dans le sommeil.

cosme ∞ amael

Heureusement que Cosme ne posa pas les dites questions. En effet, n’importe qui aurait pu se demander si du coup, il n’avait pas rompu parce que son père l’y avait obligé… Et n’importe qui aurait pu faire le lien ; à savoir qu’il était toujours gay aujourd’hui. C’était le genre de conversations qu’Amael ne tenait pas à avoir maintenant. Il était tard, Cosme revenait de soirée, il était triste… Il valait mieux éviter d’en rajouter.
Il n’eut pas de réponse immédiate et pensa que Cosme s’était endormi. Il se serait donc dévoilé pour rien… Mais non, son ami finit par se retourner pour se remettre dans la position initiale, à savoir contre lui. Un petit sourire s’installa sur les lèvres d’Amael, content de voir qu’il avait su trouver quelque chose pour qu’il arrête un peu de bouder. Au fond, ça lui plaisait de se dire que maintenant, son meilleur ami le connaissait un peu plus. Il n’était pas prêt à se livrer autant tous les jours mais peut-être qu’une fois de temps en temps… « Je crois que ça m’est égal maintenant. Qu’il soit fier ou pas… Je commence à me dire que c’est de ma vie dont il s’agit et pas la sienne. » Avec le recul, et malgré tout l’amour qu’il avait porté à son père… il s’était rendu compte qu’on ne pouvait décemment pas demander à un gamin de changer sa nature, sa façon d’être. Lui en tout cas, s’il avait des enfants plus tard, il ne pourrait pas en attendre autant. « Tu es gentil… Si tu es fier de moi alors c’est le plus important. » Et ça aurait toujours dû l’être. Mais un ado était plus facilement influençable que l’homme qu’il était aujourd’hui. « La personne que j’aime me rend très heureux sans même le savoir. Et parfois elle me fait mal aussi… mais elle ne le sait pas non plus alors je peux pas lui en vouloir. » Un autre petit indice… vraiment très implicite.

Amael aussi commençait à fatiguer. Il s’apprêta à lui dire bonne nuit mais Cosme prit les devants… et déposa un petit baiser sur ses lèvres. S’il resta d’abord stoïque, il attendit que ce dernier ait fermé les yeux pour déposer un doigt sur ses propres lèvres. Mon dieu…. Rien qu’un petit baiser lui procurait des sensations vraiment fortes. Tellement qu’il avait du mal à réaliser… Malheureusement, c’était amical, affectueux. Rien de plus… Un peu troublé, il mit un peu de temps à répondre. « Oh… c’est cool. Bonne nuit… »
Cette nuit-là il eut un peu plus de mal à s’endormir. Ce baiser… S’il avait eu un peu plus de cran, il en aurait probablement quémandé un ou deux autres. Une autre fois...

Code by Silver Lungs

**Contenu sponsorisé**

» " L'homme n'est pas achevé quand il est vaincu. Il est achevé quand il abandonne." Eli
» (depuis le début)
» ≈ AMAEL O'BRIAN
» ≈ AMAEL & SAGE.
» "Y'a que quand j'suis premier que j'reste à ma place" ♚ KING REESE

depuis quand le béton c'est mou ? - amael

depuis quand le béton c'est mou ? - amael

Sujets similaires

Sujets similaires